Les commerçants interrogés aux alentours du centre-commercial ne se sentent guère menacés par l’arrivée du mastodonte. « Nos ventes n’ont pas baissé depuis l’ouverture du Park Mall », témoigne le propriétaire d’une supérette à proximité. « Au contraire, on enregistre même une plus grande affluence le week-end grâce au centre-commercial »*.
Depuis l’ouverture du gigantesque centre commercial, le 4 février dernier, un flux ininterrompu de visiteurs et de voitures se pressent devant le bâtiment de verre situé en plein cœur de Sétif, donnant du fil à retordre aux agents de la circulation.
Les sifflets retentissent toute la journée devant les portes coulissantes de l’entrée où disparaissent d’un pas pressé près de 40.000 personnes par jour, selon les chiffres de la direction du Park Mall.
Au premier week-end d’ouverture de l’hypermarché Uno, les 19 et 20 février, l’affluence était si grande qu’il fallait s’armer de patience pour emprunter les escaliers mécaniques puis cheminer dans les allées du rutilant complexe marchand où les 90 magasins sont désormais presque tous ouverts.
En suivant la route menant vers le sous-sol qui abrite le dernier-né des Uno, filiale de Numidis détenue par le groupe Cevital de Isaad Rebrab, le chaland impatient de découvrir les 5.000 m2 de l’hypermarché croise d’étranges caddies rehaussés d’un angle droit. La promotion sur les écrans de télévision fait fureur depuis l’inauguration du magasin.
Coincé entre l’escalator et l’ascenseur, Mahmoud se débat avec son plasma. Pour sa seconde visite au Park Mall, ce travailleur indépendant vivant dans les environs de Sétif, affiche une satisfaction non dissimulée.
« Ce centre commercial est la meilleure chose qui soit arrivée à Sétif », s’exclame ce père de cinq enfants.
Si les prix demeurent aussi attractifs qu’à l’ouverture, il reviendra régulièrement, confie-t-il : « Avec toute ma famille cette fois-ci. »
Appropriation progressive
Au milieu des rayons abondamment remplis, Fatiha, Amel et Sarah déambulent joyeusement, le nez au vent. Les trois amies trentenaires, résidentes à Sétif, n’ont pas pris de caddies ; elles explorent encore les lieux qu’elles fréquentent régulièrement depuis son ouverture.
Si la foule impressionne encore un peu les trois enseignantes, elles commencent à s’habituer au nouveau centre commercial qu’elles apprécient, « surtout l’espace jeux du dernier étage ».
Plus assurés mais tout aussi euphoriques, Saïdi, Yacine et Hichem, croisés au milieu des allées, se disent aussi satisfaits du Park Mall qu’ils découvrent pour la première fois. Les trois étudiants en droit, la vingtaine, ont pris la route de Tiaret, à 520 km de Sétif, pour voir le fameux centre commercial dont ils entendent parler depuis longtemps.
« On profite surtout des magasins d’habits car à Tiaret il n’y a pas beaucoup de choix », mentionnent-ils.
Réalité lointaine
L’achat des produits proposés au sein du Park Mall demeure, toutefois, un luxe que beaucoup des visiteurs ne peuvent s’offrir. C’est ce que souligne Aïachi, un agriculteur de 66 ans, venu des environs de Sétif avec son épouse.
Si le vieux monsieur s’émerveille d’une telle réalisation dans sa ville, qu’il ne voyait auparavant qu’à la télévision, il sait que le centre commercial demeurera un rêve lointain. « Les prix sont inaccessibles à ma petite bourse », déclare celui qui continuera à faire ses courses près de chez lui.
Les supérettes et échoppes de quartier ont donc encore du travail. D’ailleurs, les commerçants interrogés aux alentours du centre-commercial ne se sentent guère menacés par l’arrivée du mastodonte.
« Nos ventes n’ont pas baissé depuis l’ouverture du Park Mall », témoigne le propriétaire d’une supérette à proximité. « Au contraire, on enregistre même une plus grande affluence le week-end grâce au centre-commercial ».
Le commerce a encore de beaux jours devant lui.
(*) Cet article a été publié par le Huffington Post Algérie.