Coup de théâtre dans l’affaire Carlos Ghosn. Le magnat de l’automobile a fuit le Japon et s’est réfugié au Liban, où, il dénonce une justice nippone partiale.
Dans un communiqué, l’ex patron de l’alliance Renault-Nissan, informe qu’il cherche à échapper « à l’injustice et à la persécution politique du système judiciaire japonais ». « Je ne suis plus l’otage d’un système judiciaire japonais partial où prévaut la présomption de culpabilité », a-t-il affirmé, en poursuivant : « je peux enfin communiquer librement avec les médias, ce que je ferai dès la semaine prochaine ».
Selon la chaîne de télévision libanaise, MTV, Carlos Ghosn a pu gagner le Liban, muni d’un passeport français. Auparavant, plusieurs autres médias libanais rapportaient que Carlos Ghosn serait arrivé dimanche soir au Liban à bord d’un jet privé en provenance de Turquie.
Aucun détail n’a cependant filtré sur le procédé avec lequel Carlos Ghosn a pu partir du Japon pour rejoindre le Liban. L’avocat japonais de Carlos Ghosn s’est dit « abasourdi » par le départ de son client du Japon qu’il « a appris par la presse ». L’avocat qui qualifie l’attitude de son client d’ « inexcusable » a affirmé qu’il détenait encore les passeports de Carlos Ghosn. Selon Jean-Yves Colin, spécialiste du Japon au Centre de recherche de l’Asie contemporaine, Carlos Ghosn serait totalement grillé au Japon.
« Pour la justice, il est définitivement coupable. Pour le monde politique, il sera définitivement coupable. Idem pour la presse et l’opinion publique. Ce départ est perçu comme un aveu de culpabilité », a confié l’expert à France 24.
La fuite tonitruante de Carlos Ghosn du Japon charrie son lot d’embarras diplomatiques et l’on s’attend à ce que le Japon fasse pression sur le Liban mais également sur la France. Présenté comme le gourou de l’alliance Renault Nissan après son arrivé dans le groupe automobile en 1999, Carlos Ghosn avait été arrêté le 19 novembre 2018 à son arrivée à Tokyo.
Carlos Ghosn a passé 130 jours en détention provisoire. Il a été relâché sous caution au printemps dernier. Il fait face à quatre inculpations. Deux pour revenus différés non déclarés aux autorités boursières par Nissan et deux pour abus de confiance aggravé. Sa défense nie toute malversation.