Le verdict concernant la reprise du leader français des aciers spéciaux Ascométal est tombé ce jeudi. L’usine restera française, comme souhaité par les travailleurs et le gouvernement français.
Le Tribunal de commerce de Nanterre a finalement tranché en faveur de l’offre présentée par deux hommes d’affaires – Franck Supplisson et Guy Dollé (ex-Arcelor) – tous deux soutenu par le gouvernement français. L’offre française prévoit le maintien de tous les sites (au nombre de 8) et de 1.820 emplois, sur un total de 1900.
Les deux partenaires assurent avoir levé 230 millions d’euros de financements et peuvent compter sur un prêt de l’Etat, de 35 millions d’euros, via le Fonds de développement économique et social (FDES).
Le gouvernement français envisage également de faire entrer dans le capital d’Ascométal, la Banque publique d’investissement (bpifrance). Le gouvernement a fait le forcing en apportant un soutien appuyé à Franck Supplisson et Guy Dollé, qui ont également été encouragés par la droite. Mardi, l’ancien Premier ministre François Fillon (UMP), demandait au premier ministre Manuel Valls (PS) de tout faire pour empêcher la reprise par Gerdau et « le démantèlement d’Ascométal ».
La partie s’est jouée entre le brésilien Gerdau et le consortium français. Le brésilien avait les faveurs de l’administrateur de l’usine et du mandataire judiciaire, tandis que les travailleurs l’ont décrié, allant jusqu’à menacer de mettre le feu à l’usine dans le cas où le verdict était serait en faveur du sidérurgiste brésilien.
Pari perdu pour Cevital
Plombée par une dette de 360 millions d’euros, Ascométal spécialisée dans les aciers spéciaux pour l’automobile et le secteur pétrolier, avait été placée en redressement judiciaire le 7 mars dernier, avec 1900 emplois en jeu.
Le groupe agro-industriel algérien, Cevital, mené par Issaad Rebrab, s’est associé avec le fonds amricain Anchorage avec une offre de 620 millions d’euros. Il n’a pas eu autant de succès que lors de ses deux dernières acquisitions (Oxxo et FagorBrandt).
Outre l’activité sidérurgique d’Ascometal, le patron de Cevital était particulièrement intéressé par les 250 ha du site d’Ascométal de Fos sur Mer dans le sud de la France. « C’est un port en déshérence proche de l’Algérie et c’est exactement ce site qui nous intéresse. A la fois pour augmenter la production d’aciers spéciaux et d’aciers courants mais également développer d’autres activités en lien direct avec la rive sud de la Méditerranée et les métiers de Cevital », a relevé le négociateur en chef du groupe privé, Farid Bourenani.