Le PDG d’Air Algérie, Salah Boultif, a démenti que sa décision de mettre fin aux fonctions de trois directeurs centraux ait quoi que ce soit à voir avec le crash de juillet dernier qui a fait 116 victimes.
Le PDG d’Air Algérie Mohamed Salah Boultif a indiqué ce matin, sur les ondes de la chaîne 3 de la radio algérienne, que le processus d’indemnisation des victimes du crash du McDonnell Douglas MD-83 en juillet dernier au Mali (116 victimes) commencera très bientôt. « La compagnie d’assurance en charge de l’indemnisation, la CAAR, va opérer en deux temps. Il y aura d’abord une avance intérimaire (de 16.000 euros environ), qui va être donnée incessamment (à chaque famille de victimes, NDLR). Ensuite, après le rapport d’enquête définitif, des compléments seront versés aux familles des victimes. »
Mohamed Salah Boultif a également annoncé ce matin, qu’il y aura de nouvelles purges après celle qui a vu la direction de la compagnie, au lendemain du crash, mettre fin aux fonctions de trois directeurs centraux. Il a assuré, toutefois, que ces limogeages étaient prévus depuis plusieurs mois et qu’ils n’étaient donc pas en rapport avec la catastrophe aérienne de juillet 2014 : « Je ne qualifierais pas ces changements de sanctions (…). J’ai jugé qu’il était important d’apporter du sang neuf. Ce sont des collègues qui ont changé de fonction et, parmi eux, deux sont déjà à leur travail de pilotes d’autres pilotes sont venus leur succéder, ce qui nous a permis d’avoir une phase retour (des vacanciers, NDLR) dans de bonnes conditions. »
Sur les raisons ayant conduit la direction à prendre ces mesures, Mohamed Salah Boultif a déclaré : « J’avais perçu un manque de coordination dans le travail qui était effectué par les opérationnels, et j’ai jugé qu’à la veille de la phase retour (des vacanciers, NDLR), je devais apporter des changements. »
« L’affrètement du MD83 s’est fait en toute transparence »
Revenant sur le crash du MD83 et les conditions d’affrètement de cet avion, il a expliqué que « les choses se sont passées en toute transparence » rappelant que « la compagnie Swiftair est contrôlée par la Commission européenne de l’aviation civile ». Il a expliqué qu’une opération d’affrètement se déroule suivant des procédures au niveau de la commission des marchés, qui émet ensuite un appel d’offres. Il a ajouté : « La direction des programmes à Air Algérie, maître d’œuvre, arrête les besoins en matière d’affrètement et demande les autorisations nécessaires à la direction de l’Aviation civile relevant du ministère des Transports ; une fois que le choix est fait, vient la vérification technique, opérée toujours par Vérital, qui travaille pour le compte de cette direction. » Le cahier des charges peut demander, selon Mohamed Salah Boultif, les offres « moins disantes » ou « plus disantes ». Dans le cas de l’affrètement du MD83, a-t-il indiqué, « Air Algérie a eu recours au moins disant conformément à ce qui avait été consigné dans le cahier des charges ».
« Seule l’enquête pourra déterminer les causes du crash »
Le PDG d’Air Algérie n’a pas souhaité s’avancer sur les causes du crash du MD83 affirmant même n’en avoir « aucune idée ». Prônant la prudence, il a souligné qu’il fallait attendre le rapport préliminaire du Bureau d’enquêtes et d’analyses (BEA) le 20 septembre à Bamako, les autorités maliennes ayant été chargées de mener l’enquête officielle vu que l’accident s’est produit sur leur territoire. « Il ne faut préjuger de rien pour le moment, et le jour venu, nous aurons quelques éléments sur ce crash », a-t-il préconisé.
« Air Algérie a amélioré son chiffré d’affaires ces trois dernières années «
Le PDG d’Air Algérie a rappelé que cette compagnie acquerra 16 appareils entre décembre 2014 et fin 2016, ce qui lui permettra, selon lui, de ne plus faire appel à l’affrètement d’aéronefs. Il a assuré qu’elle a amélioré les temps de ponctualité passé, a-t-il indiqué, de 50% il y a deux à trois années à 60% actuellement : « On a eu des pics jusqu’à 75%. Les efforts continueront à être menés. » Et d’ajouter : « Il y a des causes qui concernent Air Algérie et on agir dessus, et d’autres sur lesquelles un travail est également fait avec l’aide des partenaires et des officiels, comme la DGSN, en sens que nous avons amélioré notre ponctualité en utilisant les scanners au lieu des fouilles corporelles. Comme nous avons, avec le concours des services de la DGSN, supprimé la reconnaissance bagages en utilisant de nouveaux moyens techniques, et aujourd’hui il y a des améliorations dans ce sens. »
Mohamed Salah Boultif s’est félicité de ce que le chiffre d’affaires de la compagnie publique algérienne a connu « une courbe ascendante » ces dernières années, passant de 55 milliards de DA en 2010 à plus de 69 milliards de DA, en 2013. Il a affirmé que celle-ci compte clôturer l’année avec 5 millions de passagers (national et international), contre seulement 3,5 millions en 2010 ».