Avec 2,2 millions $ de chiffre d’affaires au 3e trimestre 2014, Seagate réalise une percée importante du marché algérien. Après une année de construction de sa présence en Algérie, le fabricant américain de disques durs compte déjà six partenaires parmi les plus en vue du marché informatique national. Christian V. Assaf, Senior Sale Manager de Seagate, nous en dit davantage.
Seagate est présent en Algérie depuis 2013. Sur quel marché (entreprises ou particuliers) êtes vous le mieux placé ?
Christian V. Assaf : Nous sommes présents avant 2013, mais le focus en tant que « Brand » on l’a entamé en octobre 2013, par la recherche de partenaires, qui sont nombreux maintenant. Il s’agit de : Inforama (pour la distribution), Condor et Alfatron sur le plan OEM (Original Equipment Manufacturer), ainsi que CDMI (pour la partie télésurveillance), CHB et Sacomi. Ces partenaires ont souhaité travailler avec nous pour construire une solide présence de Seagate en Algérie.
Notre attention était portée, au début, sur le desktop (disques durs destinés au PC de bureaux, ndlr) qui constitue le gros du marché informatique en Algérie. Mais en même temps nous avons pu construire un nouveau marché qui est celui de l’hybride SSHD (Solid State Hybrid Drives) qui est une exclusivité Seagate. Il s’agit d’un disque dur, pour notebook et desktop, doté de la technologie Adaptive Memory. Le SSHD a la performance d’un disque SSD, la capacité d’un disque dur (DD) traditionnel, et coûte 10% du prix du SSD.
Le SSHD est disponible en Algérie ?
Depuis environ six mois nous avons travaillé avec Inforama et Condor pour élaborer ce genre d’adaptation. Nous considérons qu’il s’agit d’une option très intéressante et moins coutante pour l’utilisateur dont le DD arrive à saturation. Il a le choix entre l’acquisition d’une DD externe standard, mais dont les performances sont limitées (en terme de vitesse), ou bien un SSD aux performances excellentes mais à la capacité insuffisante, en plus d’être très cher. L’idée est donc de proposer une solution à mi-chemin entre le DD traditionnel et le SSD, mais au coût plus proche que le DD classique.
A titre d’exemple, un SSD de 500 Go coûte environ 300 $, alors que le SSHD de la même capacité et d’une performance très proche (nous parlons ici de quelques millisecondes secondes de différence de temps de démarrage) est à environ 75 $. Nous avons ici un excellent rapport prix/performances.
Etes-vous engagés sur d’autres segments de produits ?
Oui, nous avons focalisé aussi sur la surveillance et sur les produits NAS de stockage professionnel destiné aux PME. Dans le monde entier, la surveillance est un marché en forte progression. Il existe un potentiel très important de ce segment en Algérie. Nous avons commencé à travailler avec plusieurs partenaires. Nous avons constaté qu’en Algérie on utilise encore le disque dur classique pour l’enregistrement des données des caméras de surveillance. Alors que la surveillance doit fonctionner 24/24H et 7/7J, le DD traditionnel est conçu pour fonctionner 8h par jour. Nous expliquons à nos partenaires que la différence de prix entre un DD et un SSHD est négligeable comparé au risque de perdre des données qui peuvent être très critiques.
Quelles sont les caractéristiques du marché algérien ?
C’est un des plus importants marchés d’Afrique du Nord. On sent qu’il y a une demande constante pour les plus récentes technologies. Mais en même temps, il y a une grande tendance, pas seulement en Algérie mais dans l’ensemble des pays du Moyen-Orient, vers les disques durs « refurbished » (des produits de retour revendu par le fabricant, ndlr) et « recertified » (produit de retour revendu avec une garantie, ndlr). La différence de prix avec le neuf n’est pas très importante, mais pour certains fabricants de PC cela peut porter de 10% leur taux d’intégration. Cela étant dit, l’intérêt pour la technologie SSHD en Algérie est en forte augmentation.
Quelle est votre part de marché en Algérie ?
Il est déjà difficile d’évaluer le marché en Algérie. Comme je l’ai indiqué précédemment, une grande partie du marché tourne autour du « recertified » et du « refurbished ». Mais je peux vous dire une chose, c’est qu’au dernier trimestre, nous avons réalisé en Algérie un chiffre d’affaires de l’ordre de 2,2 millions $. Cela représente plus de 200% par rapport à la même période de l’année précédente, où nous venions de démarrer, mais en progression trimestrielle cela représente environ une hausse de 15 à 20%.
Mais pour répondre à votre question, et selon le feedback de nos partenaires, Seagate a une part de marché de l’ordre de 35% en Algérie. Dans les six derniers mois, je peux dire que nous sommes le numéro 1 du marché. Ces résultats performants ont permis à notre bureau en Algérie, dirigé par M. Omar Benrais, d’être désormais responsable de toute la région d’Afrique du Nord.
Qui sont vos concurrents en Algérie ?
Nos concurrents directs sont Western Digital (WD) et Toshiba. Même si, avec tous nos respects pour le fabricant qu’il est, nous considérons que Toshiba n’a pas de stratégie pour construire un marché en Algérie. Contrairement à WD qui travaille, comme nous, à la l’établissement d’une présence avec des partenariats dans le pays. Nos concurrents indirects sont les intervenants dans les produits « refurbished » et « recertified », dont le marché représente environ 50%.
Quelle est la politique de Seagate en matière de SAV ?
Le service après-vente (SAV) est le principal facteur de mise en confiance sur un marché. Nous travaillons avec Inforama sur les conditions d’établir le « swap » (échange d’un produit défaillant avec du neuf). C’est mieux, pour l’usager, que de prendre son DD défaillant, de l’envoyer pour effectuer des testes, et de le réparer. La garantie sur les DD desktop est de deux ans, de trois ans pour les produits de surveillance et NAS, et 5 ans pour les produits destinés aux entreprises (serveurs…).
Et si un DD a besoin d’une récupération de données ?
C’est bien que vous évoquiez ce sujet. Seagate est l’unique fabricant de disques durs au monde qui a un taux de récupération de données supérieur à 90%. Par ailleurs, depuis deux ans, nous avons mis sur pied un service « Data Recovery » pour la récupération de données quelque soit la marque d’un DD (Seagate, WD, Toshiba…).
En outre, sachez que dans tout disque dur Seagate, y compris dans la surveillance et le NAS, il existe un firmware, appelé « Rescue & Service ». Tout utilisateur de nos produits peut s’inscrire online, et payer un abonnement de 25 $ par an, une sorte d’assurance qui lui permet, en cas de dommages, de récupérer ses données gratuitement.
Qu’en est-il de la protection des données, et de leur cryptage ?
Dans toutes les catégories des produits de Seagate, il y a ce qu’on appelle Self-Encrypting Drives qui permet de crypter les données en cas de vol ou de perte de l’ordinateur, ou même lorsque le disque dur est retiré du système. Les disques durs pour ordinateurs portables de Seagate sont dotés des fonctions de sécurité avec autochiffrement et autochiffrement certifié FIPS.