Depuis le début des poursuites judiciaires contre les chefs d’entreprise, « en relation avec Elissaba » et leur mise en détention provisoire à la prison d’El Harrach, des milliers de travailleurs se retrouvés sans salaires et voient leur situation socioprofessionnelle devenir précaire et incertaine.
Les travailleurs du Groupe KouGC, spécialisé dans les travaux publics, la fabrication d’huile alimentaire et autres , appartenant à la famille Kouninef, ont investi la rue depuis plusieurs semaines et organisent des sit-in quotidiens en face du siège du groupe à Hydra et au bord de la route moutonnière à Alger pour exprimer leur désarroi aux autorités.
Dans l’une de leur banderole, les travailleurs de KouGC assurent qu’ils n’ont pas reçu leurs salaires depuis plusieurs mois et cela à cause du gel des comptes bancaires du groupe.
De leur côté, les travailleurs du groupe ETRHB, spécialisé dans les travaux publics, et plus récemment les médias, appartenant à l’ancien président du Forum des chefs d’entreprise, Ali Haddad, en détention lui aussi à la prison d’El harrach n’ont pas été payés depuis plusieurs mois à cause du gel des comptes bancaires de l’homme d’affaires et de ses entreprises.
Le gel total des comptes bancaires a touché aussi l’entreprise algéro-espagnole Fertial, spécialisée dans la fabrication d’engrais.
Les travailleurs du groupe de transport Tahkout se sont sans salaires depuis deux mois. Ils ont « saisi le Premier ministre, Noreddine Bedoui, pour trouver une solution à leur situation ».
D’ailleurs, le 18 août courant, la direction du groupe Tahkout a rendu public un communiqué expliquant le non-versement des salaires du mois de juillet dernier aux travailleurs par le « blocage des comptes bancaires par la justice à titre conservatoire ».
La même procédure judiciaire a touché le groupe Sovac après le placement en détention provisoire de son patron, Mourad Oulmi.
Une procédure de sauvegarde
Lors du conseil des ministres tenu le 7 août courant, le ministre des Finances, Mohamed Loukal, a affirmé, que le gouvernement lancera une procédure de sauvegarde relative aux entreprises des hommes d’affaires poursuivis en justice pour corruption. La proposition émise par le gouvernement pour sauver ces entreprises est « l’installation des administrateurs qualifiés, chargés d’assurer la continuité des activités des entreprises privées dont les patrons sont sous mandat de dépôt à la prison d’El Harrach ».