Les Algérois vont à l’essentiel en officine, en priorisant les molécules utiles face au risque du covid 19.
Le viagra et les préservatifs se sont plus vendus que d’habitude dans les officines d’Alger depuis le début du confinement partiel déclaré le 23 mars dernier. C’est le résultat collatéral cocasse remonté d’une petite enquête de Maghreb Emergent auprès d’une demie douzaine de pharmaciens notamment dans le centre de la capitale.
« Ce n’est pas un grand changement, mais ce sont des produits un peu plus demandé qu’avant par nos clients masculins », a expliqué, un sourire entendu, un pharmacien dans le quartier de Meissonier, tandis que la plupart de ses collègues confirmaient une baisse plus rapide de leur réserve de ces produits depuis une dizaine de jours.
Le confinement pousse-t-il à une fréquence plus grande des relations sexuelles ? Il faudra bien sûr du recul pour mieux le mesurer, sans doute partiellement aussi avec l’évolution du taux de natalité à terme dans les jeunes ménages.
L’enquête qui posait la question « quels sont les médicaments et produits sur lesquels vous avez des tensions ces derniers jours ? », a confirmé que le public algérien était bien informé des premières réponses thérapeutiques à opposer aux signes d’une infection virale au covid 19.
D’abord le paracétamol
Le paracétamol est le premier médicament en sur-demande. La vitamine C connaît quelques ruptures dans le circuit d’approvisionnement. C’est le tandem du traitement de base de la maladie. Les produits désinfectants ne sont quasiment plus disponibles dans les officines d’Alger centre depuis plusieurs semaines.
La plupart des pharmacies visitées ont une enseigne sur la porte pour informer « les masques ne sont pas disponibles ici ». L’achat de thermomètres a également connu un bond. « Nous avons beaucoup de clients qui demandent après la boite de Plaquénil 200 mg précisément », raconte un autre pharmacien de la rue Didouche Mourad.
L’hydroxychloroquine, distribué en Algérie par Sanofi Aventis a été réquisitionné par le gouvernement en prévision du traitement des cas de Covid 19 en milieu hospitalier. Cette molécule utilisée à la base en prévention contre la Malaria a été promue, non sans controverse, comme un recours thérapeutique possible contre le Covid 19 suite à des tests « encourageants » de l’équipe du professeur Raoult à Marseille.
Autre signe qui montre que les Algérois écoutent les recommandations qui circulent sur les bons gestes face au coronavirus, la consommation d’anti-inflammatoire a baissé dans les officines visitées. Les anti-inflammatoires sont réputés favoriser la propagation du virus dans le corps en perturbant le métabolisme de production des anti-corps. Notre confère Akram Khrief a guéri du Covid 19 au terme d’une bataille de 15 jours, confiné chez lui. Il a affirmé dans un émouvant post sur son mur facebook qu’il doit, sans doute, son salut en ayant, à l’apparition des premières céphalées, renoncé à utiliser l’Ibuprofene, anti-inflammatoire, au puissant effet sédatif, qu’il avait l’habitude de s’auto-prescrire étant migraineux.