Quatre syndicats du secteur de la santé en Algérie, ont exprimé, ce mardi, lors de d’une conférence de presse sur le thème de la Covid-19, leur indignation quant à la gestion « bureaucratique » de la crise sanitaire, par le ministère de la santé et l’administration sanitaire.
« Le ministère de la santé réfléchit seul dans son coin, puis décide et organise la gestion de la crise sanitaire de manière unilatérale. Il n’y a aucune coordination entre les service ni entre les établissements hospitaliers », déclare Lyes Merabet, président du syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP), lors de la conférence de presse.
« Les problèmes de gestion se généralisent, que ce soit au niveau central à Alger, ou à travers toutes les wilayas du pays » explique le syndicaliste. » Si le ministère de la santé continue de gérer la situation seul en excluant les partenaires sociaux et les médecins, la situation se dirige vers l’implosion et deviendra ingérable », a-t-il ajouté.
Le président du Syndicat national des médecins libéraux (SNML) Dr Mustapha Benbrahem, a relevé à son tour, qu’aucun médecin libéral n’a été invité ou engagé ai sein des commissions de gestion de la pandémie Covid-19, à travers toutes les wilayas du pays ».
A cet effet, il a rappelé qu’au mois de mars dernier, son syndicat a publié un communiqué pour « exprimer la disponibilité des médecins libéraux à contribuer à la lutte contre la la pandémie ». Il a aussi assuré que 60% des cabinets médicaux ont poursuivi leur exercice durant la pandémie ».
SOS, médecins en danger !
Les quatre syndicats ont également fait part de leurs regrets et inquétudes de voir leurs collègues, contaminés par le covid-19, sans qu’ils arrivent à se prendre en charge ou du moins pour se protéger avant la contamination par manque de moyens ».
Une dentiste présente parmi l’assistance (membre du SNPSP) a pu témoigner, en marge de la conférence de presse, de son désarroi et regret de ce qui arrive aux médecins. « Au mois d’avril, j’ai contracté la Covid-19, il m’a fallu trois jours à courir entre trois hôpitaux de la capitale, puis l’intervention du syndicat pour avoir avoir un prise en charge ». « Même le test PCR j’ai fait à mes frais », ajoute-t-elle.
Au sujet du nombre de médecins et personnels soignants contaminés par la Covid-19, le président du syndicat National des Enseignants Chercheurs Hospitalo-Universitaires, Rachid Belhadj, a déclaré que « les chiffres de contamination du personnel soignant, communiqués par ministère de la santé, sont faux ». Selon lui, le chiffre réel dépasse les 3500 contaminés, et malheureusement le nombre de décès dépasse les cinquantaines, tout corps confondu ». « idem pour le nombre de contamination et décès parmi les citoyens », a-t-il relevé.
Par ailleurs, le syndicaliste regrette « le ton rassurant et léger employé par les pouvoirs publics ». Selon lui, « la situation est plus alarmante ».
A noter qu’en marge de la conférence de presse, les syndicats de la santé et les journalistes présents ont observé une minute de silence en hommage aux personnels soignants tombés en martyrs en accomplissant leur devoir face à la pandémie.