Les experts de la CEA estiment que « le PIB de l’Afrique s’est contracté de 1,8 % à 5,4 % en 2020, en raison des risques de dégradation liés à la deuxième vague d’infections au Covid-19.
Dans son allocution d’ouverture de la Conférence des ministres africains des Finances, de la planification et du développement économique, qui se déroulait ce mercredi, à Addis-Abeba, en format hybride, la secrétaire exécutive de la Commission économique pour l’Afrique (CEA), Vera Songwe, a mis l’accent sur la nécessité d’accélérer les campagnes de vaccination contre la pandémie du Covid-19, d’autant plus que « le continent enregistre un retard dans la réception des doses de vaccin ».
Vera Songwe a estimé que l’Afrique « a probablement reçu environ 10 millions de doses de vaccins COVID-19, jusqu’au 15 mars dernier ». Un chiffre dérisoire, considéré par la secrétaire exécutive comme « une goutte d’eau dans un grand seau », compte tenu que le continent prévoit de vacciner 60% de ses 1,3 milliard d’habitants d’ici 2021″.
La secrétaire exécutive de la CEA a déclaré que « le continent africain ne peut plus être considéré comme « une zone exclue », malgré que qu’un nombre « croissant de pays africains ont commencé à recevoir des vaccins ».
Un commerce intra-africain au ralenti
Selon le Pr Stephen Karengi, directeur de l’intégration africaine et du Commerce à la CEA, « la Covid-19 a affecté le commerce intra-africain. Cependant, si les pays exécutent les accords de la ZLECAF, elle stimulera ce retard ».
En présentant une évaluation de l’état de l’intégration régionale en Afrique, Karengi appelle les pays à accélérer la ratification du Protocole sur la libre circulation des personnes », et considère également que la numérisation « est la clé de la compétitivité commerciale ».
Situation économique en Afrique du Nord
Dans un document d’analyse de la situation économique du continent, rendu publique lors de la conférence, les experts de la CEA estiment que « le PIB de l’Afrique s’est contracté de 1,8 % à 5,4 % en 2020, en raison des risques de dégradation liés à la deuxième vague d’infections au Covid-19,
en particulier dans les économies développées, telles que la sous-région de l’Afrique du Nord.
Dans cette région, la crise n’a pas encore fait effet sur les déficits budgétaires des Etats. Car, « l’Afrique du Nord, y compris la Libye, a enregistré en 2020, le plus grand déficit budgétaire d’Afrique, estimé par les experts à environ -21,13% du PIB ».
Selon les données de la CEA, « l’activité économique a lentement repris après une forte contraction enregistrée au premier semestre de l’année en Algérie, qui s’explique principalement par la baisse de la production et des prix du pétrole et la faiblesse de la demande mondiale, et au Maroc, où l’économie a été mise à mal par la réduction des exportations, la perturbation des chaînes de valeur mondiales et une forte décélération du secteur touristique ».