Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) a violement critiqué l’attitude du pouvoir qui, en pleine crise sanitaire, se prépare à l’organisation d’élections locales anticipées.
« En pleine crise, le chef de l’Etat n’a rien trouvé de mieux pour communiquer avec les citoyens que de recevoir le président de la commission d’organisation des élections pour évoquer la tenue des élections locales », dénonce, ce vendredi 30 juillet, le parti de Mohcine Belabbas, dans un communiqué. Le rebond des cas de contamination à la Covid-19, fait-il remarquer, « est aussi le résultat des regroupements dans les salles lors de la campagne électorale des législatives du 12 juin »
Pour rappel, Abdelmadjid Tebboune a reçu, le 22 juillet, Mohamed Charfi au palais d’El Mouradia, « pour concertation et préparation des prochaines échéances ». À l’issue de la rencontre, la présidence avait indiqué que « la date des élections locales sera annoncée prochainement ».
Pour le RCD, de telles attitudes « éloignent, encore plus, les populations d’un pouvoir central auquel colle toujours l’image de l’injustice, de la corruption et les pratiques régionalistes ». Les derniers événements dans le Sud du pays sont, à ses yeux, « la parfaite illustration ».
Le parti, tout en saluant les initiatives locales d’acquisition de matériel et de confinement plus sévère qui « redonnent espoirs aux populations », estime qu’elles contrastent devant « les maladresses et parfois le détachement affiché par le pouvoir devant tant de détresse ».
Abordant la crise de l’oxygène, le RCD explique qu’elle est « le résultat de l’imprévoyance du gouvernement actuel et le démantèlement du tissu industriel du pays, livré à une mafia politico-financière érigée autour de Bouteflika ». Non sans rappeler avoir dénoncé en 2018 déjà, « le contrat de gré à gré en vente directe, entre Sonatrach et Air Products (Etats unis) au détriment d’une offre du leader mondial dans les gaz industriels (Messer, Allemagne) pour la construction de deux unités industrielles (49/51) ».
Réagissant à la crise politique en Tunisie, le RCD préfère plutôt avertir les tenants du pouvoir en Algérie, pour plaider l’urgence d’aller vers un processus constituant. « S’il faut d’autres arguments pour souligner l’urgence d’établir une confiance des citoyens dans les institutions par la promotion d’un processus politique constituant, issu d’un véritable dialogue, les incertitudes qui pèsent sur le devenir de la Tunisie sont édifiantes », écrit-il.
Ahmed Ouali