Culture de safran : « nous produisons ce que nous n'arrivons pas à vendre » - Maghreb Emergent

Culture de safran : « nous produisons ce que nous n’arrivons pas à vendre »

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L’Algérie a un potentiel important pour la production du Safran. Sans accompagnement des autorités publiques, les petits agricultures qui se sont lancés dans la culture de “l’or rouge”, se retrouvé livrés à eux-mêmes. Sur les hauteurs des Aures, à Khenchela, plusieurs paysans ont pris le pari d’investir dans la culture du Safran, comme l’a fait Abdellah Rouibi, que nous avons rencontré à Alger lors de la foire de la production nationale.

Abdellah Rouibi, un sexagénaire du village Lemsara, dans la daira de Bouhmama (Khenchela). Ex-émigré rentré en Algérie il y a douze ans où Il a entamé la culture du Safran dans une petite parcelle de terrain agricole d’une superficie de 900 m2.

En utilisant ses économies, il a importé un kilo de semence de Safran. Lourd pari pour lui. soit ça réussi, soit il opte pour autre chose. “A ma surprise, dès la première culture et récolte, j’étais surpris du résultat. Dans les 900 mètres carrés, je réussi à récolter 1 kilos de safran par an. c’est largement satisfaisant, vu qu’à ma connaissance, ça dépasse la moyenne de ce que les autres pays récoltent”, nous a confié Abdellah. “Mais ce qui est aussi encourageant c’était la qualité de notre production”, a-t-il souligné.

L’arboriculture fruitière et la céréaliculture demeurent encore les principales activités agricoles dans la wilaya de khenchela. Une agriculture qui nécessite beaucoup de ressource hydrique, d’ailleurs, Abdellah Rouibi estime qu’à cause de la culture intensive des pommiers, la région est menacée de sécheresse.

“La culture du Safran, elle, n’a pas pas besoin de beaucoup d’eau, surtout que la plante du Safran reste en dormance durant l’été”, a fait savoir Abdellah. Les bulbes de crocus à safran sont cultivées au début de l’automne (début du mois de septembre) et la cueillette se fait au début de l’hiver. Abdellah nous explique également que le safran n’a pas besoin de beaucoup d’eau, quelques goûtes pendant 15 jours suffisent.

Abdellah Rouibi est actuellement le président de l’association algérienne pour la promotion du Safran. La culture du Safran est une nouvelle activité dans la wilaya. Mais le prix du gramme qui atteint les 5000 à 6000 DA a attiré l’attention des petit agricultures de la région de Khenchela. Actuellement, la wilaya produit environ 20 kilogrammes par an. Le souhait de Abdellah Rouibi est que la culture du Safran à Khenchela soit un substitut à la culture des pommiers.

La commercialisation du safran reste un grand problème pour les cultivateurs. Pour vendre ses récoltes, Abdellah participe à foires et des salons, mais il vend aussi à des clients qui reviennent chaque année. Ici les gens se demandent pourquoi le prix du safran est aussi cher. Il faut savoir que pour récolté le kilo de Safran, il faut cultiver plus de 200 000 fleur, encore plus, la cueillette et l’entretien se font manuellement”.

Pour ce qui est de l’exportation, Abdellah Rouibi a fait savoir que pour exporter le Safran, il faut une certification. même si on le fait sortir en noir vers l’Europe, on ne pourra pas le vendre. D’ailleurs, il n’y a pas d’organisme certificateur du safran en Algérie. pour ce faire, les producteurs font venir des certificateurs de Tunisie et cela nous coute cher. On paie environ 200 euros par producteurs et par an.

“On a informé le ministre de l’agriculteur de ce problème lors de sa visite à la foire. Il a indiqué qu’il va étudier cette situation pour trouver une solution. Donc, on attend, comme on a attendu depuis plusieurs années”, dit-il dans un soupir.

Selon Abdellah Rouibi, il y a entre 1000 et 1100 cultivateurs de safran en Algérie qui produise environ 110 kilos de safran par an. ce sont des petits agriculteurs qui possèdent des petites parcelles de terre. On souhaite que l’Etat nous soutienne pour augmenter la production. on a un potentiel pour produire plusieurs tonnes par an.

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