La place de MBS est à la Cour pénale internationale. Et l’Algérie a commis un dépassement par rapport à sa politique extérieure en le recevant », a martelé Me Badi.
Quelques heures avant l’arrivée du prince héritier saoudien à Alger, Mohamed Ben Salmane (MBS) ce 02 décembre 2018, des citoyens ont essayé d’organiser des rassemblements pour contester cette visite qui intervient un mois après l’assassinat du journaliste saoudien Jamal Khashoggi.
La présence importante des services de sécurité dans les rues et les principales places de la capitale a empêché les contestataires de tenir leurs rassemblements, notamment à la Place du 1e mai et à la Grande poste.
A la Place du 1e mai, justement, plusieurs personnes ont été interpellées par la police au moment où elles s’apprêtaient à tenir un sit-in. D’autres activistes n’ont tout simplement pas réussi à se rassembler à la Grande poste en raison de la forte présence policière et, il faut le dire aussi, parce que beaucoup n’ont pas répondu à l’appel des initiateurs du rassemblement.
Seulement trois personnes étaient au rendez-vous. Parmi elles, l’avocat et militant des droits humains, Me Abdelghani Badi qui a expliqué à Maghreb Emergent que l’initiative (sit-in ndlr), était une action symbolique pour dénoncer la visite de MBS.
« Cela ne sert à rien de sortir nos pancartes devant tous ces policiers pour se faire interpeller sans pouvoir passer notre message », a regretté Me Badi.
« Nous sommes étonnés par le fait que l’Algérie ait accepté cette visite. Le meurtre de Khashoggi et ce que fait l’Arabie saoudite au Yémen, sont des crimes graves. La place de MBS est à la Cour pénale internationale. Et l’Algérie a commis un dépassement par rapport à sa politique extérieure en le recevant », a martelé Me Badi.
Le blogueur et activiste politique Abdelwakil Blamm, présent lui aussi sur place, nous a expliqué que leurs amis et confrères qui devaient participer au rassemblement se sont absentés car ils « avaient deviné que la répression allait être au rendez-vous ». « Regardez tous ces policiers au tour de nous, nous ne pouvons rien faire. Nous préférons rester discrets », a-t-il souligné.
L’activiste politique, Sofiane Heddadji a expliqué, quant à lui, que le rassemblement devait réunir au moins quinzaine de personnes.
À 15h30 les trois activistes ont décidé de quitter les lieux et de se contenter des déclarations faites à Maghreb Émergent et à une chaîne de télévision présente sur place.