M A G H R E B

E M E R G E N T

Energie

Des experts avertissent : Le modèle américain sur le schiste, n’est pas transposable à l’Algérie

Par Maghreb Émergent
juin 8, 2014
Des experts avertissent : Le modèle américain sur le schiste, n’est pas transposable à l’Algérie

L’ancien secrétaire d’Etat chargé de la prospective, le professeur Sid-Ali Boukrami, est convaincu que l’Algérie doit se maintenir sur le modèle des énergies conventionnelles, tout en envisageant une hausse des prix de l’énergie pour juguler le gaspillage.

 

Alors que le conseil des ministres a donné son aval pour l’exploitation du gaz de schiste, des experts appellent à optimiser les hydrocarbures traditionnelles sur lesquels l’Algérie a une expérience de plusieurs décennies. « Les Etats unis vont revenir aux hydrocarbures conventionnels dès 2022. Il est très probable qu’à partir de cette année-là, les USA vont épuiser toutes leurs réserves de gaz de schiste. Soit ils vont passer à d’autres méthodes d’utilisation, soit ils vont l’interdire aux autres pays », a déclaré Sid-Ali Boukrami.
Un avis partagé et appuyé par l’ancien vice-président de la Sonatrach, Ali Bentalbi, qui donne, chiffres à l’appui, la preuve que le modèle américain n’est pas transposable en Algérie. Selon lui, les américains ont commencé la production des gaz de schistes en 2008. Jusqu’à mai 2014, donc en l’espace de huit ans, ils ont produit 1,4 million de barils/jour soit l’équivalent de la production nationale. Ils ont également produit 200 millions de M3 par jour de gaz (gaz, gaz de schiste et gaz associés au pétrole).

Des coûts difficiles à supporter
Par quels moyens ? Cela a nécessité, selon Ali Bentalbi, entre 50.000 et 150.000 barils d’eau par puits. Ce qui représente 20.000 M3 d’eau consommés par un seul puits. Pour stocker cette eau, les américains ont construit des bassins d’eau qui représentent la superficie d’un stade de football. Or, souligne-t-elle, en Algérie l’eau n’existe pas partout. « Par conséquent, transposer le modèle américain n’est pas possible en Algérie », a-t-il souligné.
Actuellement, dans la région du Texas (USA), il y a 300 appareils de forage qui travaillent sur l’huile et un peu moins d’appareils qui travaillent dans le gaz en simultané. D’après M. Bentalbi, les Etats Unis ont foré plus de 3500 puits sur un périmètre de 21 Km2 en l’espace de six années. Chaque mois, il y a 250 puits à entrer en production dans ce périmètre du Texas. « En Algérie, depuis la découverte du pétrole dans les années 1946, jamais on a foré autant de puits », rappelle-t-il.
Même en termes de coûts, l’Algérie ne peut supporter un tel investissement. En 2013, les USA ont dépensé 30 milliards de dollars dans cette seule région (dans un périmètre 21 Km2). « L’Algérie ne peut pas dépenser autant d’argent en une année même en faisant venir les majors pétroliers », proclame l’ancien cadre de Sonatrach. Pour autant, il ne ferme pas totalement la porte pour étudier la possibilité d’exploiter ces gaz de schiste.
Augmenter les prix de l’énergie
Le professeur Boukrami affirme que le mix énergétique en Algérie doit impliquer un plafonnement des ressources, surtout les renouvelables. « En Algérie, on ne peut malheureusement pas parler de rationalité tant qu’il n’y a pas une contrainte de ressource, a-t-il dit. Tant que les gens considèrent qu’il n’y a pas de plafonnement des ressources, ils continueront à gaspiller ».
Le modèle de consommation de l’énergie en Algérie n’est plus soutenable, a affirmé le professeur Sid-Ali Boukrami. Il appelle par conséquent à lever les subventions sur les produits énergétiques. « Les deux secteurs qui augmentent le plus en consommation, ce sont les ménages et les transports. Pour ce qui est de ces derniers, nous n’avons que les hydrocarbures ».
Il appelle à aller vers toutes les sources d’énergie renouvelables. Il prévient toutefois que les Américains vont tout faire pour abaisser les prix du renouvelable. « Leur objectif c’est qu’en 2016, les prix de l’énergie baissent. Si les prix ne baissent pas, il y aura un fort risque de collapse (effondrement) de l’économie mondiale. D’ailleurs, les USA et la Chine sont d’accord sur cette question », a-t-il argumenté. « Aujourd’hui, on ne sait plus quelle est la politique énergétique des américains, a-t-il noté.

ARTICLES SIMILAIRES

Á la une Actualités

Le navire In Ecker transportant 30 000 tonnes de fioul arrive au Liban

Moins d’une semaine après son départ, le navire in Ecker du Groupe Sonatrach qui transportait plus de 30 000 tonnes de gasoil vers le Liban, est arrivé à bon port…. Lire Plus

Actualités Algérie

Le pétrolier algérien «In Ecker», chargé de 30.000 tonnes de fioul, quitte le port de Skikda pour le Liban

Le pétrolier algérien «In Ecker» a appareillé en direction du Liban, jeudi matin, avec un chargement de 30.000 tonnes de fioul, en exécution des instructions du président de la République,… Lire Plus

Á la une Energie

Sonatrach élargit son horizon : nouveaux marchés et projets stratégiques en 2024

Le groupe pétrolier et gazierSonatrach a connu une année 2024 marquée par une expansion significative de ses marchés d’exportation et le lancement de projets stratégiques, selon les déclarations de son PDG,… Lire Plus

Actualités Energie

Sonatrach a exporté vers de nouveaux marchés en 2024

Le groupe Sonatrach a réussi en 2024 à exporter vers plusieurs nouveaux marchés en Europe, en Amérique et en Asie, a indiqué le PDG du groupe, Rachid Hachichi. Invité de… Lire Plus

Actualités Energie

Sonelgaz et Duro Felguera reprennent les négociations sur le projet de centrale électrique à Djelfa

Une rencontre s’est tenue mercredi au siège de la Direction générale de Sonelgaz entre le PDG du groupe, Mourad Adjal, et une délégation de haut niveau de la société mexicaine… Lire Plus