L’Algérie post Hirak, saura-t-elle être le partenaire économique des deux draisines de l’espace européen que sont l’Allemagne et la France ? C’est la question que se posent les experts réunis par la Chambre de commerce et d’industrie algéro-allemande, à la faveur d’une rencontre organisée ce 3 novembre à Alger, en partenariat avec la fondation Conrad Adenauer.
« L’Algérie a besoin de l’Europe ! », a martelé Fateh Ouzani, Consultant en stratégie de développement industriel et numérique, et président du Réseau des cadres et entrepreneurs algériens d’Europe (REAGE).
Il a rappelé que l’Algérie doit faire valoir ses atouts dans l’espace Euro-Afrique, où, elle jouit d’une position géographique stratégique. « L’Algérie est au cœur de cet espace riche de 2, 5 milliards d’habitants »-a-t-il rappelé.
Il a ajouté que « la France et l’Allemagne sont les deux moteurs de l’Europe, alors que l’Algérie peut devenir le réacteur de l’Afrique ». D’autres participants à cette rencontre, à l’instar de Zine Artebas, directeur général de SGGT Algérie et Ali Bey Nasri, Président de l’Association des exportateurs algériens, ont énuméré les conditions de la réussite de ce pari pour l’Algérie.
Ils ont ainsi prôné une nécessaire mise à niveau dans tous les domaines en perspective d’une orientation vers l’export, notamment de produits hors hydrocarbures.
Aussi, l’agriculture est citée en exemple car capable d’offrir à l’Algérie le tremplin qui la propulsera vers l’Europe. « L’Allemagne qui est une puissance dans le domaine de la production des céréales peut être utile à l’Algérie», on soutenu les participants.
D’autres facteurs favorables à cette émergence de l’Algérie ont été énumérés, comme la création d’entreprises et de PME. Selon ces spécialistes le ratio de PME qui est de 10 PME pour 1000 habitants en Algérie, demeure en de ça de la norme qui est de 45 PME pour 1000 habitants.
En outre, un million d’entreprises reste à créer en Algérie, ont-ils indiqué. Les participants ont, par ailleurs, souligné que l’Algérie peut séduire l’Europe par sa capacité à accroitre sa surface agricole, comme le prouvent les terres arables dans le sud algérien. La région de Oued Souf qui fournit 60% de la quantité de pommes de terre en Algérie a été citée en exemple. La culture Bio constitue une chance pour l’Algérie, alors que la demande sur cette dernière en Allemagne connait une croissance à deux chiffres.
Les conférenciers ont également parlé des richesses minières et des énergies renouvelables, autres atouts maitres de l’Algérie.