Les investissements marocains en Afrique sont essentiellement constitués d’investissements directs en Afrique subsaharienne : 85% du total des flux des IDE sortants vers le continent entre 2003 et 2013. Les échanges commerciaux avec cette région ont progressé entre 2003 et 2013 à un rythme annuel moyen de 12%.
Un rapport de la direction des Etudes et des prévisions financières du ministère marocain des Finances a préconisé le renforcement de la coopération économique du Maroc avec les pays africains.
Selon ce document, daté de septembre 2014, cette coopération doit notamment prendre la forme de nouveaux accords commerciaux bilatéraux ou avec les ensembles économiques régionaux dont la CEMAC (Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale) et l’UMOA (Union économique et monétaire ouest-africaine), dont le Maroc est membre.
Les investissements marocains en Afrique sont essentiellement constitués d’investissements directs en Afrique subsaharienne : 85% du total des flux des IDE sortants vers le continent et 51% du total des IDE marocains à l’étranger entre 2003 et 2013. Entre 2003 et 2013 ces IDE ont atteint 1,637 milliards de dirhams sur les 3,015 milliards des flux d’IDE à l’étranger, selon des données de la DEPF.
Les banques et les télécommunications ont capté l’essentiel des IDE marocains à destination de l’Afrique entre 2007 et 2012. Les banques accaparent 52%, suivis des télécommunications (32%), des holdings (7%) et de l’industrie (3%).
Les groupes bancaires marocains Ettijari Wafa Bank, la BMCE et la Caisse de Dépôt et de Gestion-CDG et la Banque Populaire sont à la source d’importants financements de programmes de développement socio-économique en Côte d’Ivoire, au Sénégal, au Gabon, au Burkina Faso, en Guinée, au Mali et en Mauritanie. La compagnie aérienne marocaine Royal Air Maroc (RAM), présente dans ces pays, assure des vols vers 27 destinations africaines.
L’opérateur historique marocain de la téléphonie mobile, Maroc télécom, réalise un important chiffre d’affaires en Afrique de l’Ouest. Il compte des filiales au Gabon, en Mauritanie, au Burkina Faso et au Mali. Le résultat opérationnel (EBITA) à fin 2013 pour ses filiales africaines s’est établi à 2,383 milliards de dirhams, en hausse de 36,3% par rapport à 2012 (+36,3% à taux de change constant). Dans la construction et le BTP, on retrouve notamment en Côte-d’Ivoire le groupe Addoha, Larfage Maroc et le groupe Alliances, qui a financé un projet de villas près d’Abidjan.
Des échanges commerciaux qui progressent
Les échanges commerciaux ne sont pas en reste dans cette stratégie de redéploiement du Maroc. Sur la période 2003-2013, le montant global de ses échanges commerciaux avec le continent africain a augmenté de 13% en moyenne annuelle à 36 milliards de dirhams en 2013, soit 6,4% de la valeur totale de ses échanges extérieurs, contre 4,6% en 2003. Sur la même période, ses exportations africaines ont progressé de 16% en moyenne annuelle pour atteindre 16,3 milliards de dirhams en 2013, représentant 8,8% de ses exportations totales, contre 4,2% en 2003. Quant aux importations, elles ont progressé de 12% en moyenne annuelle pour s’établir à 19,8 milliards de dirhams en 2013, soit une part de 5,2% du total des importations marocaines contre 4,8% en 2003.
La plus grande partie des échanges commerciaux du Maroc avec le continent africain s’effectue avec les pays de l’Afrique du Nord (60% en 2013), notamment l’Algérie (35%). Les échanges avec l’Afrique subsaharienne n’ont représenté que 40% en 2013. La DEPF précise que les échanges avec l’Afrique restent dominés par les importations de produits énergétiques en provenance de l’Algérie, qui ont atteint plus de 10 milliards de dirhams en 2013, soit 53% des importations globales en provenance du continent. Avec l’Afrique subsaharienne, les échanges commerciaux ont enregistré une hausse notable durant la dernière décennie pour atteindre 14,4 milliards dirhams en 2013 contre 4,7 milliards en 2003, soit un rythme de croissance annuel moyen de 12%.
Les exportations vers les pays de l’Afrique subsaharienne ont atteint 11,7 milliards de dirhams en 2013 contre 2,2 milliards en 2003 (+ 18%/an). Les importations en provenance de cette région restent limitées, et se sont établies à 2,8 milliards de dirhams en 2013, contre un pic de 4,5 milliards en 2010 et une moyenne de 3,6 milliards sur la dernière décennie. Elles ne représentent que 0,7% des importations totales du Maroc en 2013 contre 1,8% en 2003.