Des chefs d’entreprises italiens ont exprimé leur volonté d’investir dans l’exploitation du corail algérien dès la suspension du moratoire imposé à cette pêche, en vigueur depuis 2001.
Un armateur de la région d’El Kala, wilaya d’El Tarf, a confié à Maghreb Emergent, avoir été contacté par deux opérateurs italiens spécialisés dans la pêche et la transformation du corail. « L’un d’eux est intéressé par la pêche au corail au large d’El Kala. Le deuxième souhaite ouvrir un atelier de transformation de corail », informe l’armateur. Tant que l’interdiction imposée à la pêche au corail n’est pas levée, seul l’investissement dans la transformation est possible. « Le corail de la contrebande saisi par les services des douanes est vendu aux enchères aux artisans et aux bijoutiers, ce qui leur permet de le transformer et de le vendre », explique en substance l’armateur.
A El Kala, localité la plus riche en corail du pays, les pêcheurs attendent impatiemment l’ouverture de la pêche au corail prévue officiellement cette année. Le ministère de la pêche avait également parlé de la mise en place d’une agence chargée de la gestion de l’activité de la pêche au corail. Une agence qui n’a toujours pas été installée.
Poursuite de la pêche illicite
En janvier dernier, une délégation de chefs d’entreprises français s’est rendue à El kala pour explorer les possibilités d’investissement dans le domaine de la pêche, en général, mais avec pour priorité celle du corail. Les Français souhaitent, manifestement, se positionner sur ce créneau très porteur et renouer avec leur longue histoire avec le corail algérien. Pour rappel, la France avait obtenu des concessions pour exploiter le corail à l’est du pays bien avant la période coloniale.
Sur un autre plan, l’interdiction de la pêche au corail n’a pas découragé certains de le faire. Interrogé, président de l’APC d’El Kala, Ahmed Bentouili, « il existe actuellement un millier de pêcheurs illicites dans la seule localité d’El kala ». Des pêcheurs qui « causent de sérieux dégâts à cause des techniques brutales qu’ils utilisent ».
Les pêcheurs de corail au noir introduisent leurs marchandises en Tunisie où elle est vendue à des clients italiens et c’est en Italie que le corail algérien est transformé en collier ou autres bijoux, puis exporté, y compris vers l’Algérie.