Nadhir Laggoune, chef d’entreprise et Mouloud Hedir, consultant, tous deux membres du Cercle d’Action et de Réflexion autour de l’Entreprise (CARE) ainsi que de nombreux autres membress font circuler un plaidoyer pour la sauvegarde de l’entreprise algérienne. Un plaidoyer qu’ils adressent sous forme de projet à de nombreux ministères, notamment ceux des finances, du commerce, de l’industrie et du travail.
Care s’associe, dans cette initiative, au CDJ ou centre des jeunes dirigeants d’entreprise. Les signataires de ce plaidoyer partent du contexte de crise actuel pour énumérer ensuite un certain nombre d’actions urgentes à entreprendre pour remettre à flots l’économie nationale et surtout réhabiliter la petite entreprise.
« La crise économique que vit le pays depuis 2014 s’est aggravée durant l’année 2019 au point de mettre les entreprises, en particulier les plus petites d’entre elles, les PME, en sérieuses difficultés de trésorerie. La baisse de la commande publique et le blocage de certains budgets ont entraîné des crises de liquidités en cascade », assurent-ils en préambule.
Ils évoquent « des chiffres de pertes d’emplois par centaines de milliers. » Comme mesures d’urgence, les signataires du plaidoyer appellent à l’abrogation des dispositions de la LF 2020 les plus défavorables à l’entreprise et aux investisseurs et encouragent les autorités à rechercher les ressources supplémentaires de financement auprès de la sphère informelle.
En effet, « Trop d’impôt tue l’impôt » ! Une trop grande pression fiscale et sociale sur la sphère formelle de l’économie pousse nos fragiles PME vers la faillite ou vers l’informel ». C’est dans cet ordre d’idée que les auteurs de ce plaidoyer invitent « les parties prenantes » à faire preuve d’écoute et de compréhension « face à la situation que vivent nos PME en difficulté. »
Ils indiquent que la baisse de l’activité, les retards de règlement des clients et des organismes étatiques, l’alourdissement des charges fiscales et sociales sur les entreprises, l’absence de flexibilité et de dialogue de la part des autorités fiscales et sociales (CNAS & CASNOS), entraînent pour les entreprises « des difficultés de trésorerie telles qu’elles risquent de disparaitre purement et simplement. » Aussi, appellent-ils les banques à jouer pleinement leur rôle dans le financement de l’exploitation des entreprises en éliminant les barrières réglementaires qui les en empêchent.
« Nous appelons également à la mise en place effective de l’activité de factoring qui représente un levier de financement important pour la PME. A moyen terme, nous souhaitons faire évoluer le Code de Commerce avec la mise en place d’un en place d’un régime de sauvegarde des entreprises en difficulté», est-il encore mentionné dans le document.