Des responsables de 24 grandes localités ont à leur tour signé l’accord parrainé par l’ONU en vue de la formation d’un gouvernement d’union en Libye, une démarche saluée par l’émissaire onusien Martin Kobler, qui a renouvelé son appel à rejoindre le processus.
« Je suis très heureux de ces 24 signatures (…) par des responsables municipaux (libyens). C’est un signal positif », a déclaré à la presse M. Kobler, à la sortie d’une réunion à Gammarth, près de Tunis. « Il est très important que les municipalités deviennent partie intégrante de l’accord signé il y a quelques jours à Skhirat (Maroc). Leur implication doit être forte car c’est là que se trouvent (…) les besoins de la population », a-t-il ajouté. Parmi les signataires figurent de hauts responsables des villes de Sabratha, près de Tripoli, Zenten (ouest), Al Baïda (nord-est) mais aussi de Misrata. Le noyau dur de « Fajr Libya », une coalition de milices notamment islamistes, se trouve dans cette dernière localité située à 200 km à l’est de Tripoli.
« Les habitants ont besoin d’eau potable, d’électricité et d’un gouvernement fort pour le leur fournir. C’est pourquoi je demande aux maires de retourner dans leurs villes et d’appeler leurs administrés à soutenir l’accord », a insisté Martin Kobler. Il a de nouveau répété que « les portes sont grandes ouvertes » à l’attention de ceux n’ayant pas encore signé le document. Après des mois de négociations, des hommes politiques, représentants de la société civile libyenne et membres des deux Parlements rivaux ont signé jeudi dernier l’accord parrainé par l’ONU, qui prévoit la mise en place d’un gouvernement d’union nationale.
Dans l’attente de la formation d’un gouvernement d’Union
Les présidents des Parlements se sont toutefois opposés au texte et sont favorables à un accord alternatif interlibyen signé début décembre à Tunis. M. Kobler a de son côté indiqué que des contacts étaient en cours à Tripoli avec des responsables de la sécurité afin de permettre l’installation du gouvernement d’union.
« Nous espérons parvenir à un accord avec tout le monde –l’armée, la police mais également les milices–« , a-t-il souligné.
En proie au chaos depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye compte deux Parlements – et deux gouvernements – qui se disputent le pouvoir, l’un basé à Tripoli et l’autre à Tobrouk (est), ce dernier étant le seul reconnu internationalement. En face, il y a le spectre du groupe Etat islamique (EI), épouvantail pour une si difficile paix en Libye.