Si le départ de Sepp Blatter de la FIFA, annoncé hier après l’éclatement d’un scandale de corruption, fait l’unanimité dans la presse occidentale et chez les fans du football, ce n’est pas le cas au sein de l’instance mondiale.
Selon Yacine Zerguini membre de la commission médicale de la FIFA, invivité ce mercredi du direct de RadioM, M. Blatter « est un homme extraordinaire ».
Admettant qu’il a été surpris par la démission du président de la FIFA après sa réélection vendredi pour un 5e mandat, M. Zerguini a défendu le bilan de M. Blatter. « Je travaille à la FIFA depuis 1994. J’ai pu suivre toute sa carrière et tous les programmes de développement qui ont été lancés, j’en suis un témoin vivant », a-t-il déclaré aujourd’hui sur Radio M dont il a été l’invité du direct.
Pour tous les programmes de développement, les fédérations du tiers monde ont démontré leur reconnaissance envers Sepp Blatter en le réélisant vendredi avant qu’il ne démissionne.
Cette fidélité contraste avec une hostilité à l’égard du président de la FIFA dans les médias occidentaux qui n’arrivent pas à comprendre sa popularité dans les pays en développement.
Pour M. Zerguini, ce décalage n’est pas une « haine » comme l’a déclaré le président de la FIFA lors de son discours hier, mais le progrès du football dans l’ère Blatter dans les pays en développement est indéniable.
Progrès
« Je fais partie avec fierté du tiers monde, et j’ai bien vu de mon côté tous les efforts de développement. Le niveau du football a terriblement évolué, pas seulement celui du jeu mais à tout point de vue: les arbitres, les joueurs, les coaches, les dirigeants… et ce dans tout les pays du tiers monde », a-t-il estimé.
A la question si tout ce progrès serait dû uniquement aux programmes de développement de la FIFA durant la présidence de Blatter, la réponse de M. Zerguini est catégorique. « Absolument! C’est un fait réellement et clairement établi. Les présidents des 209 fédérations affiliées à la FIFA vont vous le dire sans réfléchir », a-t-il indiqué.
« J’ai visité plus de 50 pays en Afrique dans le cadre de ces programmes et j’ai pu voir par moi même, sur 20 ans, la différence qu’il y a. Vous pouvez aussi le vérifier sur les terrains. Pour l’Algérie, affronter le Cap Vert aujourd’hui est un vrai challenge. Il y a 20 ans, ça ne l’était pas du tout! », a-t-il illustré.
Présent lors du congrès général de la FIFA vendredi dernier à Zurich, Yacine Zerguini a estimé que lors de la réélection de Blatter, le moment n’était pas encore venu pour la succession, en dépit du scandale qui a éclaté trois jours avant le congrès et l’arrestation de plusieurs officiels de l’instance mondiale de football.
« Etant un membre de cette famille et ayant vu tout le travail qui a été réalisé depuis tout ce temps là, on mesure l’importance du chef de cette grande famille et de cette organisation qui est devenue assez extraordinaire et très complexe. Elle [la FIFA] a des ramifications et des programmes de développement dans 209 pays », a-t-il expliqué avant d’ajouter: « C’est la preuve de la complexité de cet acte (la succession), le moment n’était peut-être pas encore venu ».
Extraits vidéo : http://bit.ly/1dMMvPN