De jeunes Algériens ont décidé de combattre la sinistrose ambiante par des actes positifs et non par des discours sans lendemains. L’initiative DZ-initiACTives en est un parfait exemple de la citoyenneté revendiquée par l’action.
Connaissez-vous les « Algériens optimistes », des bénévoles oranais qui donnent de leur temps pour des actions de sauvegarde de l’environnement ? Avez-vous déjà entendu parler de « Bloodi« , une application mobile de don de sang permettant de diffuser un message d’urgence aux personnes les plus proches de notre région ? Telles sont quelques-unes des initiatives répertoriées sur le tout nouveau site Web DZ-initiACTives, « le journal de ceux qui initient et qui s’activent » lancé le 20 octobre dernier. « Tout est parti de la question : Comment puis-je être utile sachant que j’ai très peu de temps libre avec une famille et un travail prenant », explique Nassim Amhis qui, en dehors de ses réflexions philanthropiques, travaille comme responsable développement dans une boîte pharmaceutique. « Je me suis dit pourquoi ne pas faire un site web qui regrouperait tout ce qui se fait de bien en Algérie », poursuit l’affable Algérois de 31 ans. « A défaut d’être personnellement impliqué, mon rôle sera de mettre en valeur les activités des autres ».
Déjà familier de la création de site Internet avec « Sortir à Alger » qu’il a cofondé il y a deux ans, cette nouvelle aventure ne l’intimide pas. A entendre notre énergique interlocuteur, faire un site aujourd’hui serait même un jeu d’enfant. « Maintenant avec WordPress, mettre en place et administrer un site internet est à la portée de tous, car ça ne demande pas des tonnes de compétences en informatique ». Facile, mais aussi rapide et économique. « La naissance de DZ-initiACTive a mis 30 minutes et a coûté 200 euros pour l’achat du nom de domaine et de l’hébergement et du template (thème) », détaille Nassim Amhis. Le plus dur commence après la mise en ligne : trouver les ressources humaines pour accompagner le projet dans sa croissance et son développement.
Tout se construit en ligne
« Début septembre, j’ai envoyé une page de présentation du projet à une vingtaine de personnes dont je suis proche, pour savoir ce qu’ils en pensaient, et qui serait prêt à m’accompagner dans cette aventure », raconte celui qui est devenu le chef d’orchestre de DZ-initiACTives. Sur la vingtaine de personnes interpellées, cinq personnes se montrent particulièrement intéressées. « Un petit noyau s’est formé avec lequel on a commencé à parler des détails du projet : nom et forme du site, contenu des différentes rubriques, ligne éditoriale, répartition des tâches, etc. » L’équipe de DZ-initiACTives était née. « Et la parité est respectée », signale-t-il en souriant. Ensemble, Samir, 31 ans, administrateur réseau et système d’information, Amina, 21 ans, étudiante en systèmes informatiques intelligents, Rym, 27 ans, responsable management et Nassim œuvrent à ce que DZ-initiACTives devienne grand.
« Une personne recherche les informations, une autre s’occupe des publications sur le site et la page Facebook, une troisième a en charge la promotion du site, et une dernière contacte les associations », décrit le diplômé de HEC en management et finances. Bien que tous sur Alger, l’équipe ne s’est jamais rencontrée. « Nous fonctionnons uniquement avec Internet en utilisant la messagerie instantanée de Facebook pour communiquer et Google drive pour stocker et partager des documents », précise Nassim.
Le partage pour vecteur
Après dix jours de mise en ligne, DZ-initiACTives compte 1.500 fans sur sa page Facebook, et de 50 à 100 visiteurs par jour. « Mais le plus important, c’est que notre ambition est d’arriver à un tout autre niveau », s’empresse d’ajouter notre interlocuteur dont l’objectif avoué est d’atteindre 50.000 fans dans six mois et 200.000 d’ici un an. « La réussite du projet passe par un nombre élevé de visiteurs sur le site et de fans sur la page Facebook afin que dès qu’on publie quelque chose ça ait un impact réel ». Pour atteindre ces ambitieux objectifs, la folle équipe a élaboré un plan stratégique. Quand le fonctionnement du site sera bien rodé, d’ici un ou deux mois, DZ-initiACTives tissera des partenariats avec des sites influents, contactera les médiaux locaux et internationaux et investira sur les annonces Facebook. Car « le vecteur clé, c’est le partage ! », s’exclame notre interlocuteur.
Mais pour le moment, les petites mains de DZ-initiACTives se consacrent à la recherche de contenu. « N’importe qui peut nous contacter sur notre site ou notre page Facebook pour nous signaler ou partager une action positive », informe Nassim Amhis. « Ensuite, nous contactons la structure ou l’individu afin de comprendre son projet. S’il rentre dans nos critères de sélection à savoir, principalement, qu’il ne sert pas à un financement personnel, nous publions un article sur le site avant de le mettre en avant sur la page Facebook ». C’est ainsi que Nassim et ses acolytes espèrent encourager ce qui se fait de bien. Car les énergies positives sont là, il suffit juste de les montrer. Pour cela, DZ-initiACTives a besoin de toutes les bonnes volontés prêtes à s’engager sur un projet parti pour durer.
