En Algérie, le secteur bâtiment fait partie des gros consommateurs d’énergie. Rencontrés au salon des portes, fenêtres et façades, organisé à la fin du mois passé, les fabricants d’isolements thermiques affirment n’avoir reçu aucune aide de l’Etat ni obtenu de privilèges ou de facilités pour développer leur activité.
Selon les dernières statistiques, le BTP absorbe 42% de la consommation totale d’énergie finale. Pour faire face au caractère énergivore du secteur, les pouvoirs publics ont opté pour d’encouragement de l’isolation thermique dans les habitations, ainsi que l’installation de différentes matières favorisant l’économie d’énergie.
Ainsi, a stratégie de l’Etat s’est concentrée sur les nouveaux logements et le secteur tertiaire, en développant le double vitrage et l’isolation thermique, afin d’atteindre l’objectif de réduire, d’ici 2030, la consommation énergétique résidentielle et tertiaire de 15%.
Dans ce domaine, l’industrie locale a déjà commencé à faire ses preuves en autonomie, loin d’une dépendance à l’importation. Un tissu économique de fabricants de produits entrants dans l’efficacité énergétique dans les habitations, tend à voir le jour, en partenariat avec des entreprises étrangères ou en capacité totalement locale.
Mais contrairement à ce qui est attendu des autorités, ces fabricants d’isolants thermiques et doubles vitrage, qui espéraient une aide de l’Etat compte tenu de l’importance de cette activité pour l’économie du pays en matière d’énergie, n’y ont vu que du feu.
Rencontrés au salon des portes, fenêtres et façades, organisé à la fin du mois passé, les fabricants d’isolements thermiques affirment n’avoir reçu aucune aide de l’Etat ni obtenu de privilèges ou de facilités pour développer leur activité.
« Si on investit pas avec ses propres moyens on n’aura rien »
Mme Djabali, gérante de l’entreprise Izo Therm qui est spécialisée dans la fabrication d’isolants thermiques, nous a confié que son entreprise n’a reçu aucune aide de la part de l’Etat. Selon elle, aucun avantage ne lui a été accordé en période de la crise sanitaire. « On entend que beaucoup de décisions ont été prises par rapport aux pénalités ou des facilités de payements tec autres, notamment en période de la crise sanitaire. Mais la réalité et toute autre. Si on ne paye pas nos charges on est pénalisé », a regretté Mme Djebali.
Pour elle, il n’y a aucun avantage accordé aux fabricants de produits qui encouragent l’efficacité énergétique dans les habitats. « Je ne bénéficie d’aucun avantage. Pour ma part, je veux faire une extension de mon usine, j’ai déposé beaucoup de demandes pour obtenir des assiettes foncières, au niveau de plusieurs wilayas, à savoir Blida, Boumerdes et autres, mais en vain », nous a-t-elle révélé. « Si tu n’investis pas avec tes propres moyens tu n’auras rien, sauf si tu as des connaissances au plus haut niveau », a-t-elle fait remarquer.
Pour un autre fabricant, qui active dans la production de fenêtres à double vitrage, « l’Etat ne fait pas d’efforts pour encourager les industriels notamment ceux qui activent dans des créneaux qui s’adaptent à la politique économique du pays, comme c’est le cas des équipements qui économisent l’énergie dans les habitats ». « Selon cet industriel, le marché est énorme et tout est à refaire en Algérie, mais avec des professionnels et des produits de qualité, bien sûr, qui sont heureusement produits en niveau national ».
Les professionnels du domaine insistent, également, sur la nécessité de l’aide de l’Etat à octroyer aux citoyens, afin de les inciter à opérer des changements au niveau de leurs habitations pour économiser l’énergie. « Cette mesure serait bénéfique pour le consommateur, en réduisant ses coûts et notamment pour l’Etat qui réduira la production énergétique », souligne notre interlocuteur.
Il est à noter que l’Algérie s’est dotée d’une loi sur la maîtrise de l’énergie et d’une réglementation thermique dans les bâtiments (RTB), révisée en 2016. Cette loi est applicable à tous types de constructions, qui devait s’étendre à l’individuel et à l’ancien bâti en 2020.