L’Europe s’apprête à sanctionner les produits pétroliers raffinés russes. Le diesel, l’essence, le fioul ou bitume russe verront leur importation interdite à partir du 5 février courant. Les marchés vont encore encaisser les coups, selon Moscou.
Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a déclaré que l’Europe va encore faire tanguer les marchés avec son embargo sur les produits pétroliers russes. Selon le média russe Sputnik, qui a rapporté ses propos, Peskov a déploré le fait que les prix du carburant restent d’ailleurs élevés, malgré des cours du pétrole en baisse.
Le représentant du Kremlin a affirmé que cet embargo conduira à un déséquilibre supplémentaire des marchés internationaux de l’énergie. « Naturellement, nous prenons des mesures pour protéger nos intérêts des risques qui surviennent à cet égard », a-t-il ajouté.
A en croire la société d’analyse financière S&P Global, l’embargo européen sur les produits pétroliers russes, « semble un pari risqué », puisque l’Europe importait plus d’un quart de son diesel de Russie début 2023, soit 450.000 barils par jour.
« Acheter du diesel ailleurs va coûter plus ! »
Certains observateurs prévoient un impact sur les prix à la pompe, qui ont déjà commencé à exploser. « L’embargo ne fera qu’exacerber la situation, particulièrement pour les pays ayant de faibles capacités de raffinage », affirment les analystes.
L’économiste Philippe Chalmin, intervenant sur RMC, estime qu’au cours de ce mois de février, « il n’y aura plus de diesel russe, et il va falloir acheter du diesel ailleurs, donc cela va coûter plus cher ». Il déplore, également, le fait que dans les années 2010, des raffineries aient été fermées pour des motifs environnementaux car le raffinage n’était pas très rentable. « On a pris l’habitude d’importer des produits raffinés d’Ukraine et surtout de Russie », a-t-il souligné.
Aujourd’hui, trouver de nouveaux fournisseurs risque d’ailleurs de s’avérer compliqué pour l’Europe. Le taux d’utilisation des raffineries reste notamment en berne aux États-Unis, après le passage de la tempête hivernale Elliott, fin décembre, rappelle le média russe. A celà s’ajoute le fait que les nouveaux fournisseurs de produits raffinés devront, en outre, répondre aux normes européennes, en matière d’émissions de gaz à effet de serre par exemple.