Le 30 septembre la Banque africaine du développement (BAD) fêtera ses 50 années d’existence. Et durant ce demi-siècle d’existence (1964), la BAD a initié de nombreuses actions au profit des pays africains en difficulté. Elle a même participé de façon soutenue à l’effort de réalisation d’infrastructures dans des pays africains aux revenus faibles.
Au cours de son passage ce mercredi à l’émission « l’Invité du direct » de « Radio M », la webradio de Maghreb Emergent, El Hadj Boubacar Traoré, représentant résident en Algérie de la BAD, a énuméré un certain nombre des actions initiées par la Banque africaine du développement au profit de pays africains en difficulté depuis sa création en 1964. D’abord, il y a eu l’Initiative d’effacement de la dette multilatérale. Beaucoup de pays africains, avec la crise du pétrole de 1973, ont connu des problèmes d’endettement énormes. La BAD est venue à leur secours et avec la participation d’autres institutions financières mondiale, elle a mis en place un système visant à réduire la dette de ces pays. C’est ainsi qu’est née l’approche dite Initiative de l’annulation de la dette extérieure. Une opération « gigantesque » qui a permis d’effacer la dette de plus de 40 pays africains. En termes de financements, la BAD a mis un accent particulier sur le financement des infrastructures au cours des 5 à 10 dernières années, a souligné El Hadj Boubacar Traoré. Pour 2013, la BAD a financé 317 opérations dans tous les pays africains à hauteur de 6,4 milliards de dollars dont 58% ont été destinés aux infrastructures (routes, eau, assainissement, etc.).
La BAD au secours des pays à faibles revenus
Sur la procédure d’obtention des crédits, l’invité de « Radio M » a indiqué que « tous les pays africains ont le droit de contracter un crédit auprès de la BAD ». Il faut savoir qu’il y a trois catégories de pays : ceux classés sous la catégorie des pays à revenus intermédiaires à l’instar de l’Algérie et l’Egypte. Ces pays n’ont accès qu’au guichet non concessionnel de la BAD. Au total, 17 pays sont éligibles aux financements de la BAD. Il y a aussi 34 pays en transition, comme le Nigeria, le Cap Vert et le Congo, et dont les revenus par habitant est estimé à environ 1215 dollars. Ces pays ouvrent droit au guichet concessionnel. Le prêt concessionnel veut que sur chaque 100 dollars prêtés à un pays, la BAD fait un don de 80%. Ces prêts sont remboursables sur une période de 50 ans avec des différés d’amortissement de plus de 10 ans. Le taux d’intérêt est relativement faible : soit 0,75%. A noter que la BAD qui a commencé par financer les projets du secteur public, s’est engagée également dans le financement des projets du secteur privé. « Actuellement nous finançons puissamment des projets du secteur privé », a noté représentant résident en Algérie de la BAD.
Un capital social de 100 milliards de dollars US et 80 pays membres
Enfin, El Hadj Boubacar Traoré est revenu sur la création de la BAD « une des plus belles réussites de l’Afrique au cours des 50 dernières années ». Tout a commencé lorsqu’une vingtaine de pays qui, au lendemain même de leur indépendance, ce sont mis en ensemble avec les moyens du bord à l’époque (1963), pour créer la Banque africaine du développement. Avec un capital de 250 millions et 10 membres de personnels seulement. Cinquante années plus tard, l’institution dispose d’un capital social de 100 milliards de dollars US et compte 80 pays membres dont 54 pays africains, le reste des pays sont des non africains dont les principaux sont les Etats Unis, le Japon, le Canada, la France et la Chine.
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