En 2017, 3201 Algériens placés dans les Centres de rétention administrative en France

En 2017, 3201 Algériens placés dans les Centres de rétention administrative en France

Centre de rétention
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Placement record des Algériens dans les centres de rétention administrative en France au cours de l’année dernière. Les chiffres révélés par le rapport annuel commun sur les centres de rétention administrative réalisé par cinq ONG à savoir Assfam, Forum Réfugiés, France terre d’asile, La Cimade, l’Ordre de Malte et Solidarité Mayott publié ce mercredi, font froid au dos.

En effet, iles autorités françaises ont placés 3201 Algériens dans les centres de rétention administrative en 2017, soit une hausse de 517 cas par rapport à l’année 2016. Ce chiffre fait des Algériens la première nationalité touchée par les placements dans les centres de rétention administrative. Ils représentent 12,8% de l’ensemble des placements contre 12,4% en 2016.

Selon le rapport présenté lors d’une conférence de presse animée à Paris, 34% des 3201 Algériens placés dans ces centres ont été expulsés vers l’Algérie durant la même période. Des expulsions qui se sont déroulées par fois en violation de la loi française, déplorent les ONG qui s’opposent ouvertement à la politique de plus en plus dure du président français Emmanuel Macron envers les étrangers qui se trouvent en situation illégale sur le territoire français.

Un cas particulier d’un algérien qui a demandé l’asile aux Pays-Bas et obtenu une carte de séjour temporaire d’un an, a été cité par le rapport. « Il décide de venir passer quelques jours en France mais est interpellé peu après son arrivée. Il n’a cessé de faire valoir la régularité de son séjour aux Pays-Bas et a même remis la copie de sa carte de séjour en cours de validité à l’administration. Celle-ci refuse d’en tenir compte au motif que la première lettre du nom figurant sur la carte a été orthographiée avec un « S » au lieu d’un « C », quand bien même sa photo figurait sur la carte. Il sera finalement éloigné le 44e jour de sa rétention, avant d’avoir pu être entendu par le juge administratif », regrettent les ONG.

En 2017, le nombre de placement dans les centres de rétention administrative a fortement augmenté en 2017 soulignent les ONG. Il est passé à l’ordre de 25274 contre 21571 en 2016. Par ailleurs, le taux d’éloignement a fortement baissé au cours de la même période. Il est estimé à 40,4% contre 44% en 2016 avec une durée moyenne de rétention plus importante dans la plupart des CRA.

Les algériens première population des centres de rétention

Selon le rapport, la rétention est utilisée beaucoup trop systématiquement sans pour autant répondre à ces enjeux. « Une augmentation flagrante de placements de personnes d’origine maghrébine, interroge fortement. Cette pratique de placements a d’ailleurs été mise largement en échec au regard du nombre de libérations par les juges à l’issue de ces interpellations et la stagnation du taux d’éloignement », note le document.

Pour étayer leurs observations, les ONG font remarquer qu’enfermer beaucoup ne permet pas d’expulser beaucoup. « L’Allemagne, prise en exemple pour justifier l’augmentation de la durée de la rétention, enferme quatre fois moins. Cependant, ses chiffres en matière de retours, principalement volontaires, mais également forcés, sont bien supérieurs à ceux de la France. L’allongement de la durée de rétention, au-delà des effets délétères qu’il aura sur les personnes enfermées, ne permettra qu’une augmentation marginale du taux d’éloignement », fait remarquer la même source.

Pour régler cette question de placement des étrangers dans les centres de rétention administrative,    les associations rédactrice du rapport appellent, encore une fois, le gouvernement français à repenser fondamentalement l’usage actuel de la rétention. « Banalisée et détournée, la rétention est trop souvent inutile et déshumanisante à l’égard d’un public qui se trouve, de surcroît, de plus en plus criminalisé par sa situation administrative. Les associations signataires de ce rapport commun appellent ainsi l’attention du gouvernement, comme des parlementaires, sur l’urgence d’un changement de cap, plus que jamais nécessaire », proposent les associations.

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