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En Afrique, les Algériens sont absents sur le terrain de la géoéconomie-K. Mahmoudi sur RadioM (audio-vidéo)

Par Yazid Ferhat
avril 2, 2015
En Afrique, les Algériens sont absents sur le terrain de la géoéconomie-K. Mahmoudi sur RadioM (audio-vidéo)

Le très actif Président de la Confédération des cadres de la finance et de la comptabilité(CCFC), Karim Mahmoudi, est connu du grand public pour ne pas  ménager,  depuis de  nombreuses années, ses critiques à l’égard de la gestion de l’économie algérienne. On sait moins qu’il a orienté ses activités, au cours de la  dernière décennie, vers la promotion des relations économiques entre l’Algérie et l’Afrique.

 

Sur le thème de la promotion des échanges entre l’Algérie et l’Afrique qui était en vedette à la récente Conférence nationale sur le commerce extérieur à laquelle il n’ « a pas été invité », Karim Mahmoudi semble pourtant avoir pris une longueur d’avance sur les pouvoirs publics algériens.

Lors de son passage à l’émission Invité du Direct de Radio M, la webradio de Maghreb Emergent, le Président de la Confédération des cadres de la finance et de la comptabilité(CCFC) a annoncé la création d’un Groupement de partenariat Algérie –Sénégal qui rassemble des hommes d’affaires des deux pays avec l’ambition de le transformer en groupement à vocation régionale grâce à des contacts très avancés avec des partenaires privés au Mali, au Niger et au Ghana .

« De la géopolitique à la géoéconomie »

Karim Mahmoudi est convaincu que  les pouvoirs publics algériens ont fait l’erreur, dans leur relation avec le continent africain,  de « privilégier la géopolitique au détriment de la géoéconomie ». La bonne image de l’Algérie appartient au passé, assure-t-il. « Nous sommes en train de consommer notre crédit politique et nous ne devons plus vivre sur le passé. Le paradoxe c’est que l’Algérie a formé de très nombreux cadres africains dans ses universités mais que le potentiel représenté par ces derniers n’a jamais été vraiment valorisé faute d’une stratégie économique claire ».  Pour lui, « les relations d’aujourd’hui doivent être tissées par les hommes d’affaires ».

Mahmoudi ne croit pas à l’efficacité des « contacts au niveau officiel et  aux commissions mixtes  qui ne servent à rien ». Ses interlocuteurs africains, parmi lesquels figurent de nombreux diplomates,  sont unanimes à considérer que « l’Algérie ne s’intéresse pas à l’Afrique ». Sur le terrain, les Algériens sont absents, assure Karim Mahmoudi, qui a décompté «  83 algériens seulement au Sénégal dont plus de la moitié sont des fonctionnaires ». Le Président du CCFC  qui « respecte Ramtane Lamamra »  et sa volonté exprimée récemment de développer une diplomatie économique plus active, voudrait  associer les forces économiques vives du pays à ce processus.

Priorité au partenariat « privé-privé »

Pour bien négocier le virage vers la géo-économie, Karim Mahmoudi recommande  également de rompre avec le clientélisme qui est un autre penchant naturel du régime algérien. « Il faut sortir de l’approche par le haut et d’une démarche sélective qui  ne parle que de milliards de dollars et s’appuie sur les favoris de l’heure qui se sont appelés Djillali  ou Moumen  Khalifa  hier et qui s’appelle Ali Haddad aujourd’hui ». Le partenariat défendu par Mahmoudi vise à densifier les relations avec nos voisins africains grâce à une multitude d’initiatives d’entrepreneurs qui peuvent exploiter l’excellence du climat des affaires dans les pays africains où « on peut créer une entreprise en 48 heures et ou j’ai vu des gens démarrer une affaire avec 15 à 20 000 euros ».

Placé de facto en ambassadeur du produit algérien, Karim Mahmoudi est persuadé de la qualité et de la compétitivité de l’offre algérienne. Dans ce domaine, il cite en particulier les productions de l’industrie du montage électronique comme celles du groupe Condor, la production de matériel médical ou encore celle des industries de transformation agroalimentaire. Il  ne conseille pas en revanche  à ses adhérents ou ses clients de trop compter sur les  marchés  des Travaux publics de peur de les voir « attendre 4 à 5 ans le paiement de leurs factures ». C’est plutôt  le partenariat « privé-privé » qui lui semble le vrai gisement d’avenir à travers l’encouragement de toutes les activités croisées de production de biens et de services, y compris  le tourisme, domaine dans lequel il vante l’importance du potentiel africain.

Extraits vidéo : http://bit.ly/1bR0bIc

Ecouter l’émission:

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