En Algérie, la dépréciation du dinar et la baisse des cours pétroliers plombent le PIB - Maghreb Emergent

En Algérie, la dépréciation du dinar et la baisse des cours pétroliers plombent le PIB

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Libellé en dollars, le PIB est passé d’un record de 213,5 milliards de dollars en 2014 à seulement 167,25 milliards de dollars en 2015, soit -21,7%.

 

La publication des performances de l’économie algérienne en 2015 met en évidence de curieux paradoxes, liés à des fluctuations dues à la valeur du dinar. Alors que l’Office national des statistiques (ONS) situé le taux de croissance pour l’année écoulée à 3,9%, le Produit intérieur brut (PIB), lui, a baissé de 4,2% : libellé en dinars, il est passé de 17.205 milliards de dinars en 2014 à 16.799 milliards de dinars en 2015.

En d’autres termes, l’Algérie a produit, en 2015, plus que ce qu’elle avait produit en 2014, mais la valeur de cette production a baissé. Essentiellement à cause de la baisse du prix du pétrole.

Libellé en dollars, le PIB est passé d’un record de 213,5 milliards de dollars en 2014 à seulement 167,25 milliards de dollars en 2015. Selon des calculs effectués par l’économiste Nour Meddahi, la baisse atteint 46,25 milliards de dollars, soit 21,7%.

 

PIB et pouvoir d’achat

 

L’ONS effectue ses calculs sur la base de prix constants, selon une méthode classique. Cela permet d’éviter de manipuler les chiffres, dans un pays où beaucoup de données suscitent des doutes légitimes. Les statistiques concernant l’agriculture sont ainsi sujettes à de sérieux doutes. Un ancien ministre de l’Agriculture avait donné une croissance de 13% du secteur sur quatre années consécutives, ce qui fait sourire dans les milieux spécialisés. Un ancien haut responsable des statistiques a déclaré à Maghreb Emergent que la marge d’erreur pour l’agriculture pouvait aller jusqu’à 20%.

Par ailleurs, ce mode de calcul du PIB, basé sur un taux de parité officiel, commence à être remis en cause, y compris par le FMI, car il n’indique pas le niveau réel de la production d’un pays. Le PIB à parité de pouvoir d’achat, qui commence à lui être substitué, est plus révélateur. Il montre ce que permettrait d’acheter la production annuelle d’un pays.

Sur la base du PIB en parité de pouvoir d’achat, la Chine, avec 20.986 milliards de dollars en 2016, passe devant les Etats-Unis, qui atteindront 18.698 milliards. Selon la méthode classique, les Etats-Unis, qui devraient frôler 18.000 milliards de dollars en 2016, restent devant la Chine, avec moins de 12.000 milliards.

 

Le PPA en PPA un indicateur alternatif?

 

Le PIB en PPA a aussi l’avantage, pour ses promoteurs, de gonfler les chiffres pour les pays où les prix sont bas. Pour l’Algérie, le résultat est étonnant. Le PIB de 213,5 milliards de dollars en 2014 passe à 172,3 milliards. Mais en PIB-PPA, il passe de 552,2 milliards de dollars en 2014 à 578,6 milliards en 2015.

Qu’on utilise un indicateur ou l’autre, une comparaison entre l’Algérie et le Maroc montre, toutefois, les mêmes rapports, selon des projections faites par l’économiste Nour Meddahi à partir d statistiques du FMI. Le PIB 2015 est, dans un rapport de 2/1 (100 milliards de dollars contre 213), et le PIB en PPA est également dans les mêmes proportions, avec 578 milliards contre 273.4 milliards.

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