En 2013, l’activité bancaire transfrontalière a permis de contribuer favorablement à la formation des résultats et à la performance financière des groupes banquiers marocains. C’est ce qu’indique le dernier rapport annuel sur le contrôle, l’activité et les résultats des établissements de crédit de Bank Al Maghrib, selon le site marocain d’informations économiques, Medias24 . Cette expansion à l’international a contribué favorablement à l’activité des trois groupes bancaires les plus actifs à l’étranger, ajoute la même source.
En 2013, le total actif réalisé à l’international a connu une hausse de plus de 13%, soit en valeur l’équivalent de près de 170 MMDH, dont 95% réalisés uniquement sur le marché africain. Les crédits ont à leur tour connu une progression importante durant l’exercice écoulé. Ainsi, les trois grands groupes bancaires ont accordé pas moins de 98 MMDH, soit une progression de 17,4% par rapport à l’année 2012.
Les dépôts ont suivi la même tendance haussière. Ils se sont appréciés de 13% à plus de 125 MMDH. Sur le total actif consolidé, la part des filiales à l’étranger a atteint 19% du total actif en 2013, contre 17% en 2012. Concernant l’activité, le produit net bancaire réalisé en Afrique a atteint les 11,4 MMDH, soit une progression de près de 25% par rapport à l’année 2012. Toutefois, l’impact de cette tendance haussière à l’international est atténué par l’essoufflement du marché local. En effet, l’environnement économique domestique a miné les performances des groupes bancaires. A ce titre, le résultat net part du groupe a baissé de 6,5% à 9,5 MMDH, et la progression du produit net bancaire (52,4 MMDH) n’est pas aussi importante qu’en 2012 (7% contre 9%). Cette évolution traduit un ralentissement de la marge d’intérêt qui se situe à 4,7% au lieu de 7,3% une année auparavant.
L’internationalisation réussie passe par l’Afrique
Pour compenser un marché maghrébin de plus en plus incertain, les groupes bancaires marocains ont compris que la voie africaine est la meilleure pour une internationalisation réussie. La Banque populaire a été la première à chercher se positionner en Afrique, depuis 1990 (Guinée Conakry et Centrafrique). Par la suite sont venues Attijariwafa bank, BMCE Bank. Avec la Banque Populaire, ces trois groupes bancaires ont réussi à créer des filiales et des réseaux impressionnants couvrant les pays de Afrique de l’Ouest et l’ Afrique Centrale, à mener une concurrence acharnée avec des banques sud-africaines, européennes et américaines et à devenir des interlocuteurs des entreprises et des puissances mondiales qui se déferlent sur un continent de l’avenir.
BMCE Bank, qui figure parmi les pionniers de l’implantation en Afrique, est la banque marocaine qui marque la plus forte présence en Afrique subsaharienne à travers sa principale filiale Bank of Africa (BoA). A travers cette filiale, elle a réussi à s’implanter dans une vingtaine de pays et à devenir le troisième réseau bancaire dans l’espace de l’UEMOA, selon Quid.ma. Ses parts dans le capital de BoA, qui ne dépassaient pas 35 % en 2008 sont passées à 43 % puis 68 % par la suite. BMCE BANK est implanté au Sénégal également depuis 2003 à travers sa filiale de banque d’affaires (BMCE CAPITAL). La filiale londonien de BMCE Bank a également pris le contrôle du groupe tunisien AXIS, spécialisé dans le conseil financier et la boursière devenu Axis capital. Medicapital Bank est également le premier actionnaire privé de la banque de développement du Mali avec 20 % de son capital. Le groupe Attijariwafa bank a, lui aussi, investi beaucoup en Afrique, y compris en Tunisie, et a assuré une bonne implantation dans plusieurs pays, dont le Togo où elle vient d’acquérir 54 % du capital de la Banque Internationale pour l’Afrique au Togo. La première banque marocaine dispose de onze filiales bancaires dans plusieurs pays subsahariens. Elle compte élargir sa présence à d’autres pays.