En raison du blocage de sites de production par des groupes armés : les exportations libyennes de pétrole à l’arrêt - Maghreb Emergent

En raison du blocage de sites de production par des groupes armés : les exportations libyennes de pétrole à l’arrêt

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Des forces armées, considérés comme proches du camp de l’Est, bloquent, depuis hier mardi, les principaux sites pétroliers du pays, réclamant “une répartition équitable” des revenus et le transfert du pouvoir exécutif à l’ancien ministre de l’Intérieur Fathi Bachagha, qui conteste le pouvoir d’Abdelhamid Dbeibah, actuel Premier ministre du gouvernement reconnu par l’ONU. Ces tensions ont conduit à l’arrêt des exportations libyennes de pétrole.

Dans un communiqué, la compagnie pétrolière libyenne, la National oil company (NOC) a regretté « le début d’une douloureuse vague de fermetures » d’installations pétrolières, « alors que les prix du pétrole et du gaz flambent » sur les marchés internationaux sous l’impact de la guerre en Ukraine. Après la « fermeture forcée » dimanche du champ d’al-Fil (sud), les employés travaillant dans les installations à Zouetina (est), Mellitah (nord-ouest), al-Sarrir (est) et Al Khaleej (est) ont été « contraints à arrêter complètement et progressivement la production », selon la compagnie. La production « sur les champs d’Abou Al-Tifl (est), al-Intissar (est), al-Nakhla (est) » a également cessé dimanche de même que la production de gaz des usines affiliées à ces sites et au port de Zouetina, où « un groupe d’individus est entré de force pour contraindre les employés à cesser les opérations », a précisé la NOC.

Situé à environ 900 km au sud de Tripoli, al-Charara produit en temps normal 315 000 barils par jour, sur une production nationale de plus de 1,2 million de barils par jour, contre 1,5 à 1,6 million avant 2011. Principal fournisseur de la raffinerie de Zaouia (ouest), qui à son tour approvisionne le marché local en carburants, al-Charara est géré par la société Akakus, co-entreprise entre la NOC, l’Espagnol Repsol, le Français Totam, l’Autrichien OMV et le Norvégien Statoil.La fermeture de Zouetina, l’un des quatre terminaux pétroliers de la région dite du « Croissant pétrolier » à l’est, va priver la Libye de l’exportation de près d’un quart de sa production.

La NOC a maintes fois souligné l’importance de préserver « la neutralité » du secteur pétrolier et de le maintenir à l’écart “des conflits politiques”, a rappelé son patron dans le communiqué. Le pétrole et le gaz représentent une source principale de revenus pour la Libye. Le secteur a cependant souffert au cours des dernières années des conflits armés et des fréquentes fermetures des champs et des ports pétroliers.

La dernière crise politique que connait la Libye  a commencé à germer après le report sine die en raison de divergences persistantes entre clans rivaux des élections présidentielles et législatives initialement prévues en décembre dernier.

R.I./Agences

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