L’année 2014 a été particulièrement riche s’agissant des travaux et des investissements sur l’exploration des hydrocarbures. Pas moins de 27 forages sont en cours de réalisation, contre 4 seulement en 2013. Les investissements engagés par les compagnies étrangères dans l’exploration sont estimés à 5 milliards de dirhams, contre 2,3 milliards en 2013.
Les annonces de découvertes d’hydrocarbures se succèdent au Maroc ces dernières semaines. Après l’annonce de la découverte d’un potentiel gazier satisfaisant dans le Gharb, en juillet dernier, d’un test concluant dans le domaine des schistes bitumineux de Tmahdit, l’Office national des hydrocarbures et des mines (ONHYM) vient d’annoncer la découverte d’un gisement de gaz dans la région de Kénitra.
De taille modeste, ces découvertes renseignent, toutefois, sur la forte activité d’exploration du potentiel pétro-gazier du royaume. L’année 2014 a été particulièrement riche s’agissant des travaux et des investissements sur l’exploration des hydrocarbures. Pas moins de 27 forages sont en cours de réalisation, contre 4 seulement en 2013, selon l’ONHYM. Les investissements engagés par les compagnies étrangères dans l’exploration ont aussi attient un niveau record. Ils sont estimés, selon l’ONHYM, à 5 milliards de dirhams, contre 2,3 milliards en 2013.
L’intensification de l’activité d’exploration traduit la nouvelle stratégie énergétique du Maroc qui n’exclut aucune source d’énergie. Toutefois, la promotion de l’exploration des hydrocarbures remonte au début des années 2000, après l’amendement de la loi sur les Hydrocarbures.
Le Maroc a donné un cadre plus attractif au secteur de l’exploration pour attirer les compagnies pétrolières dans un secteur en friche. En plus d’une batterie de mesures d’exonération fiscale et parafiscale, il a décidé de réserver 75% de parts dans les investissements au partenaire étranger et 25% à l’Etat via l’ONHYM. Avant 2000, c’était la règle de partage 51/49 en faveur de l’Etat qui était en vigueur.
Depuis, le royaume a multiplié l’octroi des licences d’exploration. Une trentaine de compagnie pétrolière exploitant 131 permis d’exploration activent actuellement sur le sous-sol marocain sur un périmètre qui s’étend sur près 900.000 M2.
Afflux des investisseurs, résultats maigres
Pour l’heure, le Maroc a fait preuve de pragmatisme pour attirer les investisseurs étrangers, pour l’essentiel des compagnies « juniors ». Les résultats, eux, sont restés modestes : les hydrocarbures dont « difficilement » exploitables, selon les experts.
Cela n’a pas pour autant entamé la volonté des pouvoirs publics, persuadés de l’avenir pétro-gazier du Maroc, en inscrivant les énergies fossiles dans la feuille de route du secteur qui vise d’indépendance énergétique.
De l’avis des experts, le Maroc, qui dépend presque entièrement des importations en matière de pétrole et de gaz (une facture de l’ordre de l’ordre de 9 milliards d’euros par an), n’a que les énergies renouvelables à développer pour alimenter sa croissance économique et faire face à une forte demande de consommation notamment domestique. Le gouvernement prévoit 13,4 milliards d’euros pour renforcer ses capacités de production d’électricité, dont près de 10 milliards seront consacrés aux seules énergies renouvelables.
Cependant, dans le même temps, le gouvernement continue à vendre l’idée d’un Maroc producteur d’hydrocarbures. Il mise surtout sur les nouveaux procédés technologiques mis au point dans le domaine de l’exploration pour mettre en valeur tout son potentiel.