Un rassemblement de protestation des travailleurs de l’ETRHB Haddad (Entreprise des travaux routiers, hydrauliques et bâtiments), a eu lieu ce mardi 8 décembre 2020 au siège la direction générale de l’entreprise située à Dar El Beida à Alger. Ils dénoncent les retard des salaires et les licenciements qui s’accumulent.
Environ 150 travailleur de l’ETRHB se sont rassemblés ce matin pour faire entendre leur voix ! « Ça fait pratiquement huit (8) mois que nous sommes sans salaires » a révélé un délégué syndical à Maghreb Emergent. D’après lui, l’administration « fait la sourde oreille » face aux revendications sociales et plusieurs licenciements sont à noter. « Le paiement cotisations sociales des salariés a également été interrompu », a en croire ses déclarations.
Par ailleurs, et selon la même source, certains projets ayant redémarré après une longue période de gel sont de nouveau à l’arrêt. Ne sachant plus à quel saint se vouer « L’administrateur désigné par la justice a saisi le Gouvernement et le ministère de tutelle en précisant que sans aide de la part de l’Etat, la direction dans l’obligation de licencier du personnel » a souligné notre interlocuteur.
Retour à la case départ !
Plus tard dans la journée, Maghreb Emergent a appris qu’une réunion a eu lieu aujourd’hui même, entre les délégués et représentants syndicaux avec la direction du groupe. Les porte voix des travailleurs ont soulevé à l’administrateur trois points de débat : la question des salaires, la réintégration des salariés qu’ils jugent avoir été licenciés de manière abusive et le départ du DRH. « Nous sommes revenus à la case départ, comme ce fût déjà le cas en 2019 ». Déclare notre contact.
Des revendications qui se sont toutes heurtées au veto du premier responsable du groupe, qui selon nos sources, a décliné l’offre qui lui a été soumise à la table des négociations, en arguant entre autres, que les caisses de l’entreprise sont pratiquement vides.
En effet, l’absence de plans de charges pèse lourdement sur l’état des finances du groupe appartenant à l’oligarque déchu, Ali Haddad. Un situation devenue insoutenable pour les centaines de salariés, depuis l’aggravation de la crise sanitaire.
Comme un symbole de la déchéance de l’Empire ETRHB, nous apprenons que la réalisation du contrat pour la construction du nouveau stade de Tizi-Ouzou avec le groupe en question, a été signée dimanche par le wali de la même wilaya. Un appel d’offre pour la poursuite des travaux va être lancé par le ministère de la Jeunesse et des Sports, dans les prochains jours. Délais de livraison : fin 2021.
Contacté par Maghreb Emergent, l’administrateur du groupe, Mustapha Chaibi, n’a pas souhaité répondre à nos questions par téléphone et nous a invité à prendre rendez-vous afin d’en discuter ouvertement.