Le président turc Recep Tayyip Erdogan a dénoncé vendredi l’intervention de l’Égypte et des Émirats arabes unis sur le sol libyen auprès de forces armées basées dans l’est du pays.
La déclaration du chef de l’État turc survient après que le parlement de l’est de la Libye a exhorté Abdel Fattah al Sissi à venir contrer l’appui militaire de la Turquie au gouvernement d’entente nationale (GEN) basé à Tripoli.
Des chefs de tribus libyennes, alliées au maréchal Khalifa Haftar, se sont par ailleurs rendus au Caire pour rencontrer le président égyptien et autoriser son armée à intervenir « pour protéger la souveraineté de la Libye ».
Depuis quatre ans, l’ouest de la Libye est sous l’autorité d’un gouvernement d’entente nationale et soutenu militairement par la Turquie. À l’est, des forces escortées par l’Égypte, les Émirats arabes unis et la Russie sont rassemblées autour du maréchal Khalifa Haftar, et contrôlent la plupart des champs pétrolifères du pays.
L’Égypte ne restera pas passive en cas d’initiative susceptible de constituer une menace directe contre sa propre sécurité ou celle de la Libye, a prévenu jeudi Abdel Fattah al Sissi, cité dans un communiqué.
Le président égyptien avait déjà menacé de faire intervenir son armée sur le sol libyen si le gouvernement d’entente nationale et ses alliés turcs attaquaient à nouveau la ville côtière de Syrte, considérée comme la porte d’entrée vers les principaux terminaux pétroliers de Libye.
Interrogé sur l’éventuelle intervention de l’Égypte en Libye, Recep Tayyip Erdogan a affirmé qu’il maintiendrait son soutien au gouvernement d’entente nationale.
« Les mesures que prend l’Égypte ici, en particulier le fait de prendre parti pour le putschiste Haftar, sont la preuve d’une démarche illégale », a-t-il ajouté.