« Nous n’avons pas de stress dans l’exportation de gaz mais, ce sont bien les Européens qui en ont avec le pays de transit », a indiqué ce jeudi Mourad Preur, expert en questions énergétique au sujet du risque de la rupture du contrat gazier Europe-Maghreb (GME), nourrissant l’Europe en gaz algérien via l’Espagne qui transite par le Maroc.
Pour l’expert, qui s’est exprimé à la Radio nationale ce jeudi, l’Algérie qui jouisse de ses capacités de production et de transport qu’elle détienne, n’a pas de contrainte dans l’exportation de son gaz, soit liquide soit par gazoduc.
Selon lui, le contrat gazier du GME après la rupture des relations diplomatiques entre l’Algérie et le Maroc, « va être normalement gérée selon des termes commerciaux ». A ce sujet, Preur cite l’exemple de la Russie dont le gaz acheminé vers l’Europe de l’ouest était empêché par la crise ukrainienne.
Il a rappelé que le chantage de l’Ukraine a mis le gaz de la Russie face au mur et a poussé la dernière à construire un autre gazoduc pour acheminer cette denrée précieuse jusqu’en Bulgarie.
« Force est de croire que le pays de transit détient naturellement une force géostratégique (de 117 kilomètres) qu’il va inéluctablement brandir et exercer avec une pression sur l’Algérie », a-t-il indiqué soulignant que face à un éventuel scénario marocain, « nous devons aller vers un plan B similaire à celui ayant opposé en conflit la Russie en conflit avec l’Ukraine ».
Pour l’expert en énergie, même si nous avons une très grande flexibilité à exporter notre gaz hors méditerranée, il faut tirer les leçons du conflit Russo-ukrainien. « C’est dire que si la crise entre le Maroc et l’Algérie persiste, chose que Naturgy (le Sonatrach espagnol, ndlr) qui détient 49% de ce transit ne va pas admettre et taire », a-t-il ajouté.
Il fait rappeler que le partenariat Sonatrach-Naturgy, en matière de transport gazier via gazoduc, « a permis de porter les capacités de production de 8 à 10 milliards m3 ».