Depuis quelques mois, le consommateur algérien fait face à une flambée sans précédent des prix de certains produits de large consommations. Une situation qui a mis en alerte les autorités du pays, à la recherche d’alternatives.
Après plusieurs tentatives désespérées du ministère du Commerce, notamment pour décourager les spéculateurs-source de cette flambée des prix selon Rezig, le président de la République se prononce finalement en faveur de l’importation, comme dernier recours pouvant réduire la cherté des produits de base.
A cet effet, Abdelmadjid Tebboune, a instruit le gouvernement, lors du Conseil des ministres de ce dimanche, d’un « règlement immédiat des préoccupations des citoyens concernant les secteurs du commerce et de l’agriculture et la lutte contre la flambée des prix, même si il est fait recours à l’importation, à titre urgent et exceptionnel, pour préserver le pouvoir d’achat »
Le président, faut-il le rappeler, s’était appuyé sur plusieurs mesures, lors de ses dernières réunions avec le gouvernement pour mettre fin à cette flambée, notamment le renforcement des opérations de contrôle des commerces pour interdire toute hausse injustifiée des prix, en accompagnant ces mesures par la décision de déstockage des produits agricoles. Allant plus loin que ça, le chef de l’Etat avait même chargé le ministre de la justice d’élaborer un « projet de loi relatif à le lutte contre la spéculation » avec les peines allant jusqu’à 30 ans de prison contre les spéculateurs.
Mais force est de constater que sur le terrain des réalités, toutes ces mesures s’avèrent plutôt vaines et n’ont finalement pas pu produire un électrochoc, en vue de réduire les prix. Ceci a pour effet d’ouvrir la porte aux retour des vielles méthodes, malgré une politique de réduction d’importation qui touche aussi les produits agricoles.
La stratégie de réduction d’importation déroutée ?
Le recours à l’importation des produits de première nécessité, sommable mettre en mal la politique de réduction de l’importation tracée par le gouvernement, pour préserver les devises du pays.
Le ministère de l’Agriculture et du développement rural, avait tracé pour sa part, une feuille de route permettant de réduire la facture d’importation des produits agricoles à hauteur de 2,5 milliards de dollars d’ici 2024.
Plus produits de base comme les céréales, le sucre, la poudre de lait et l’huile figurent parmi les principaux objectifs du ministère, pour réaliser une réduction sensible de la facture d’importation du pays. Une feuille de route qui risque de devenir obsolète, si l’importation sera la seule solution du gouvernement pour venir en aide au pouvoir d’achat des Algériens.
Par ailleurs, comment expliquer un recours à l’importation des produits agricoles, alors que l’Algérie annonce d’importants revenus issus de la production agricole, dépassant même ceux des hydrocarbures, selon les déclarations du président ? « c’est la première fois depuis l’indépendance que les revenus du secteur dépassent ceux des hydrocarbures, s’élevant à plus de 25 milliards de dollars, ce qui a permis de ne pas importer de légumes et de fruits ». Avait-il déclaré lors d’un point presse.
Si cette déclaration a été contestée par les experts du secteur, la décision de revenir à l’importation de certains produits, sonne comme un aveu d’échec des mesures « homéopathiques » entreprises par le département du Commerce, d’une part, et constitue une preuve qu’il existe une réelle « dichotomie » entre les chiffres annoncés et la réalité des marchés, d’autre part.