L’Espagne a commencé le pompage de gaz vers le Maroc via le Gazoduc Maghreb Europe (GME). Après que les autorités espagnoles ont assuré à l’Algérie que son gaz ne sera pas celui transféré au Maroc, la source de cette énergie vient d’être révélée.
En effet, selon le journal espagnol « La Vanguardia », le gaz que l’Espagne a transféré mardi au Maroc, au cours de sa première opération du flux inversé du GME, provenait des États-Unis.
La première cargaison de gaz liquéfié a été déchargée à la station de reconversion de Bilbao, en Espagne, avant d’être pompée vers le Maroc, précise le quotidien espagnol.
Selon la même source, Rabat cherchait depuis plusieurs semaines un nouveau fournisseur de gaz sur le marché international, sans que ses recherches trouvent une issue.
La cargaison de gaz a été transférée au Maroc mardi, via le gazoduc Maghreb-Europe, par lequel l’Algérie a cessé de fournir son gaz à l’Europe, sous l’égide de l’Assemblée générale de l’OTAN, selon le journal.
Avant la révélation de l’origine du gaz espagnole livré au Maroc, le journal espagnol El Pais, avait indiqué que le flux de gaz qui a commencé mardi, vers Rabat via l’Espagne, était de provenance d’un « fournisseur non identifié », et que les autorités ont souligné qu’il ne provenait pas d’Algérie, « conscientes de la sensibilité du dossier ».
Il est à noter que le gaz acheté par le Maroc, est transféré dans une usine espagnole pour le transformer en liquéfié, avant de le pomper dans le gazoduc GME. « L’expédition de gaz vers le Maroc s’inscrit dans le cadre des accords de normalisation des relations entre Rabat et Madrid révélés en mars dernier », souligne le journal.
Pour s’assurer que le gaz algérien n’arrive pas au Maroc, l’entreprise responsable du système gazier espagnol, Enagas, doit vérifier l’origine du méthanier du gaz acheté par le Maroc. Après l’avoir déchargé, un certificat contenant les données doit être délivré, concernant la référence du navire, son origine, le fournisseur, le volume de gaz déchargé etc.
L’Espagne garantit à l’Algérie de ne pas pomper son gaz vers le Maroc
Rappelons que le 28 juin dernier, un porte-parole de la société espagnole « Enagas » a déclaré qu’ « aucune quantité de gaz algérien ne serait pompée vers le Maroc ».
Cette déclaration est parvenue après que la société a annoncé qu’elle avait commencé à pomper du gaz naturel vers le Maroc, et d’assurer que le gaz algérien ne serait pas pompé vers Rabat.
Alger avait menacé en avril de rompre son contrat de fourniture de gaz à l’Espagne si Madrid venait à acheminer du gaz algérien “vers une destination tierce”, une référence implicite au Maroc.