Les syndicats de la santé ont alerté mardi le Gouvernement et à sa tête le ministère de la Santé sur un éventuel « effondrement du système de santé du pays ». Selon les médecins syndicalistes, « il faut impliquer les professionnels du secteur dans la gestion de la crise sanitaire, car ce sont eux qui connaissent la réalité du terrain ».
Intervenant lors d’une conférence de presse organisée à Alger, au siège national du syndicat des paramédicaux, le président du syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP), Dr Lyes Merabet, à précisé que les médecins « n’attendent pas des compliments et des remerciements. Il sont engagés a accomplir leur travail sur lequel ils ont prêté le serment d’Hippocrate ».
» Ce dont les médecins se plaignent c’est le manque d’organisation de l’administration ainsi que l’attitude irresponsable de certains parmi nos concitoyens, en plus du manque de coordination entre les différentes institutions et le discours de circonstances du Gouvernement”, poursuit-il.
Les médecins ont besoin d’aide
Rachid Belhadj, président du Syndicat national des enseignants chercheurs hospitalo-universitaires (SNECHU), a évoqué à son tour le problème majeur d’ont souffrent les médecins qui travaillent aux services Covid-19. Il s’agit selon le syndicaliste, de « la prise en charge des moyens de transport et de l’hébergement dont les les syndicats se trouvent obligés à gérer ». « les médecins doivent aussi se mettre en quarantaine », déclare-t-il.
« Les hôtels sont mobilisés pour les Algériens rapatriés de l’étranger. C’est tout à fait leur droit. Mais je rappelle tout simplement que les médecins ont également besoin d’être placés en quarantaine”, a-t-il martelé.
En réaction à la nomination du nouveau secrétaire d’Etat chargé de la réforme hospitalière, Ismail Mesbah, le président du SNPSP, Lyes Merabet s’est interrogé « si ce terme de réforme hospitalière est lui-même réducteur de réalité de la situation ? » Car selon lui, « ce que les médecins demandent réellement c’est la réforme de tout le système de santé du pays ».
Dr Merabet a également évoqué la loi sur la Santé, révisée en 2018, qui « devait initialement s’appliquer dans un délai de 2 ans, mais à ce jour, on ne voit aucun résultat ».
Il a ajouté « qu’il ne s’agit pas que de la réforme hospitalière mais de l’organisation de santé. Il faut une restructuration de tout le système, allant de la formation à la coordination entre le public et le privé, en passant par les assurances ».
Des notes de service incomplètes
Selon les syndicaliste, sur les 15 notes de service envoyées par le ministère de la Santé au différents établissements de santé, « Aucunes ne reprend la prise en charge ou le circuit de traitement des médecins en cas de contamination au Covid-19 ». Ces documents administratifs « englobent tout ce qui concerne les étapes de circuit de prise en charge des citoyens contaminés, mais pas le personnel soignant », dénonce le Dr Merabet.