La pandémie de Covid-19 a fortement impacté l’activité touristique à Ghardaïa. Les professionnels du secteur tirent la sonnette d’alarme.
»On a été contraint de fermer l’hôtel et de mettre au chômage nos employés, en raison de cette pandémie et l’absence de touristes et voyagistes dans la région », raconte à l’APS, Said Benkhelifa, gérant de l’Hôtel »Tassili ».
Depuis les mesures drastiques décidées par le gouvernement, fin mars pour contenir la pandémie de coronavirus, le secteur du tourisme est à l’arrêt et la fermeture de l’espace aérien a réduit à néant la venue des touristes étrangers, obligeant plusieurs opérateurs économique locaux à licenciés du personnel, a expliqué un élu de l’APW de Ghardaïa, Salah Alouani à l’APS
Pour le responsable d’une agence de voyage, les opérations de sensibilisation et d’encouragement au tourisme réceptif ayant des effets multiplicateurs sur l’économie locale, notamment en matière de création d’emplois et l’écoulement des produits de l’artisanat local, ont été biaisées par l’effet de l’épidémie.
Vendre la destination
Les opérateurs refusent de baisser les bras malgré la situation et s’organisent pour faire connaître leur région et la destination « Algérie « à travers internet. ‘‘Nous devons promouvoir notre patrimoine culturel, naturel et architectural, à travers des supports tels que les brochures, les catalogues et autres moyens technologiques (Internet) afin d’attirer les touristes », a expliqué Kamel Chaib
Considéré comme un élément clé du développement durable de la wilaya de Ghardaïa, le patrimoine naturel et culturel, matériel et immatériel, varié de la région attire de nombreux touristes étrangers en quête d’évasion.
Les nombreux sites culturels, environnementaux et monuments funéraires constituent des atouts privilégiés pour la promotion d’un tourisme durable respectueux des traditions et us de la région et porteur de richesses pour l’économie locale.
La wilaya de Ghardaïa peut s’enorgueillir d’être le lieu de la réconciliation d’un tourisme culturel et environnemental, conformément à la charte du tourisme durable élaborée aux Iles Canaries (Espagne) en avril 1995.
Composée de plusieurs ksour ou cités millénaires, la pentapole de la vallée du M’zab et les ksour de Métlili et d’El-Menea, sont conçus magistralement par les aïeux sous forme architecturale »d’amphithéâtre » épousant le site rocailleux, en tenant compte du climat et des concepts religieux.
Histoire
Cette architecture, dont s’est inspiré Le Corbusier (architecte, urbaniste, décorateur, peintre, sculpteur et auteur suisse naturalisé français. 1887-1965), attire annuellement de nombreux touristes étrangers et spécialistes en la matière.
Les ksour, chargés d’histoire, de cette région aride, renferment une mémoire qui résiste à l’oubli et débordent d’une chaleur humaine qui ne laisse pas ses visiteurs indifférents.
Au Sud, dans la région d’El-Menea, passage obligé pour les touristes vers l’extrême sud du pays, l’on trouve de nombreuses richesses culturelles et environnementales, en particulier les palmeraies, les orangeraies serpentées par des ruisseaux d’eau naturelle et minérale, ainsi que les nouveaux périmètres agricoles, les dunes de sable, le lac »sebkha » devenu un site de transit pour diverses espèces d’oiseaux migrateurs, ainsi que le monastère et tombeau du Père Charles de Foucauld, devenu un lieu de pèlerinage pour les chrétiens.
Les thermes de Zelfana et les sites pittoresques de la région offrent également des atouts fiables pour attirer un tourisme étranger du 3ème âge en quête de cure et de convivialité.
avec APS