Sans l’argent public le salon international du livre d’Alger, SILA qui démarre sa 19e édition mercredi prochain ne serait pas le grand événement populaire que l’on sait. Les sponsors se dérobent devant le livre.
Le commissaire du 19e Salon International du livre d’Alger Hamidou Messaoudi ne mâche pas ses mots dans cet entretien qu’il a accordé à Radio M à quelques jours de l’inauguration de l’événement. « Seuls Ooredoo avec un montant de 10 millions de dinars et Aigle Azur en transportant nos invités à partir de la France nous ont aidé cette année. Nous avons pourtant écrit des dizaines de lettres » à des entreprises qui dépensent par ailleurs beaucoup pour leur image. L’exposition remarquable du SILA – plus d’un million de visiteurs depuis trois ans- n’arrive curieusement pas à attirer les sponsors pour accompagner un événement par ailleurs très fortement médiatisé. Conséquence, c’est essentiellement la subvention du ministère de la culture qui permet au SILA de boucler son budget. « Les tarifs appliqués aux exposants pour les espaces qu’ils louent sont dérisoires », rappelle le commissaire du SILA, cet appoint de revenu aussi fait défaut et ne permet pas au salon d’Alger d’entrevoir l’autofinancement, comme cela est le cas pour les grandes foires du livre dans le monde.
Un premier espace spécialisé
Le 19e SILA se présente pour autant sous les meilleurs auspices. La surface globale des exposants s’est hissée à 20 000 m2, le nombre de pays représentés à 43 et les organisateurs innovent en lançant un espace spécialisé à l’édition pour enfant. La coordination entre le ministère de la culture et la Safex, s’est renforcée alors qu’elle avait connu quelques étincelles l’année dernière. « La commémoration du 60e anniversaire du déclenchement de la révolution fait que nous sommes tous mobilisés » pour réaliser une grande édition, a affirmé Hamidou Messaoudi à RadioM. Les organisateurs ont choisi d’honorer les Etats Unis d’Amérique cette année. Une manière d’évoquer la position de JF Kennedy, le président américain favorable à l’indépendance algérienne… et d’aller à la rencontre de la littérature en langue anglaise, de plus en plus prisée en Algérie.
Extraits vidéo : http://bit.ly/ZS5EYZ
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