Hausse des volumes de gaz exportés : quelle marge de manœuvre pour Sonatrach ? - Maghreb Emergent

Hausse des volumes de gaz exportés : quelle marge de manœuvre pour Sonatrach ?

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Le groupe Sonatrach est au cœur des nouveaux engagements de l’Etat en faveur d’une augmentation des volumes de gaz acheminés à certains partenaires européens. Après avoir conclu un important accord avec l’Italie, prévoyant l’exportation de 6 milliards de m3 de gaz supplémentaires d’ici fin 2022, l’Algérie se serait engagée à accroitre ses livraisons de 50% à destination de l’hexagone, selon certains médias français.

Face à cet énorme engagement, la réponse de la compagnie publique des hydrocarbures doit être ambitieuse, à mesure que l’intérêt pour le gaz algérien s’accroit en Europe, sur fond de crise énergétique née de la guerre en Ukraine et de la forte exposition du Vieux Continent au gaz russe. Depuis le début de l’année, Sonatrach a multiplié les annonces de nouvelles découvertes de pétrole et de gaz, mais ce potentiel, aussi important soit-il, ne peut être mis à contribution qu’à moyen terme, car tributaire de projets d’exploitation et de développement.

Cela revient à poser la question sur les capacités de Sonatrach à accroitre rapidement sa production afin de répondre aux nouveaux engagements en matière d’approvisionnement de certains de ses clients européens. A Sonatrach, les cadres sont plutôt confiants quant à la capacité de la compagnie à relever le défi. D’autant plus que la production de gaz naturel s’est maintenue à son niveau élevé de 2020 au quatrième trimestre de 2021 et au premier trimestre de 2022, dans un contexte de hausse marquée de la demande européenne. Les volumes exportés durant les premiers mois de l’année en cours ont ainsi égalé leur niveau élevé de 2020. Cette dynamique positive pourrait être soutenue à court terme par les nouvelles découvertes récemment annoncées.

Deux possibilités

« Si on se réfère aux découvertes récemment annoncées, notamment par Sonatrach en effort propre (particulièrement celle de Hassi R’mel dans le Lias Dolomitique LD2) et à la connexion des puits de Tinhert (Nord d’In Amenas), il y a là un potentiel de production supplémentaire avéré qui serait disponible dans des délais relativement courts (quelques mois) du fait de la proximité des centres de production », estime une source proche de Sonatrach, en réponse à la question de savoir si le groupe était en mesure de répondre à une demande supplémentaire provenant de ses clients européens. L’autre option serait, selon notre source, d’ouvrir les vannes à fond -comme l’avait fait Chakib Khalil à un certain moment- chose qui sera désastreuse dans le moyen et long terme.

Il y a quelques semaines, le PDG de Sonatrach a indiqué que son groupe disposait d’une capacité supplémentaire disponible de 3 milliards de m3 qui peut permettre à l’Algérie d’exporter dès cette année 25 milliards de m3 de gaz naturel vers l’Italie, en attendant que de nouveaux projets gaziers soient mis en service pour en rajouter 7 milliards de m3 supplémentaires à moyen terme. Sur la capacité de Sonatrach à accroitre davantage sa production, l’ancien ministre de l’Energie, Abdelmadjid Attar, a indiqué en mars dernier que les exportations de gaz algérien vers l’Europe ne pourraient augmenter au-delà de 3 milliards de m3, soit autour de 6% des exportations algériennes de gaz.

Outre l’apport des nouvelles découvertes annoncées, dont plus particulièrement celle effectuée dans le réservoir Lias Carbonaté LD2, avec, au compteur, un potentiel estimé entre 100 et 340 milliards de m3 de gaz à condensat, les responsables de Sonatrach comptent également sur la contribution de la nouvelle loi sur les hydrocarbures à dynamiser l’investissement dans le secteur.

Ali. T.

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