« Il faut développer la gouvernance d’entreprise sans tenir compte des contraintes conjoncturelles » (Lyès Kerrar, Président de Hawkama El Djazair) - Maghreb Emergent

« Il faut développer la gouvernance d’entreprise sans tenir compte des contraintes conjoncturelles » (Lyès Kerrar, Président de Hawkama El Djazair)

Photo Lyes Kerrar
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Selon M. Kerrar, rencontré lors d’une conférence organisé par Hawkama El Djazair aujourd’hui à Alger, la gouvernance d’entreprise est un processus continuel d’adaptation aux nouvelles exigences de l’entreprise.

Comment concevoir la gouvernance d’une entreprise dans une situation de crise économique quasi permanente, une instabilité juridique chronique et un climat d’affaires contraignant?

Il y a beaucoup de défis pour le développement de la gouvernance d’entreprise en Algérie pour, en partie, les raisons que vous évoquez. Mais il faut développer de bonnes pratiques en la matière indépendamment de l’environnement qui peut être parfois favorable et d’autres fois défavorables. Il y a tellement de chose à faire dans ce cadre, notamment sur les plans administratif, gestionnaire, de reporting des entreprises, qu’il faut toujours s’y prendre à l’avance. La Gouvernance d’entreprise est processus indéfini qu’il faut mener tous le temps. Ce n’est pas une opération précise limitée dans le temps et l’espace. Il faut s’adapter continuellement aux nouvelles exigences internes mais aussi celles liées à l’environnement. En Algérie, par exemple, on a beaucoup d’entreprise qui ont besoin de financement pour leur croissance, qui veulent se restructurer ou qui veulent ouvrir leur capital, etc. Ces besoins sont concrets et les entreprises ont besoins d’outils concrets et efficaces pour les résoudre. Ceci dit, l’entreprise fait toujours face à un environnement auquel elle est tenue de s’adapter et les outils de gouvernance, que nous essayons de développer au sein de Hawkama El Djazair, sont là pour les aider à aller dans ce sens. Dans les économies développées, c’est le désir de se coté en bourse, ce sont les régulateurs des marchés financiers de la bourse qui poussent les entreprises à développer leurs outils de gouvernance. En Algérie, les marchés financiers ne sont pas très développés. Par conséquent, il faut le faire soi-même.

En Algérie, la majorité des entreprises privées sont à caractère familial. Il y a très peu de SPA par exemple. Est-ce que ce caractère familial constitue un obstacle au développement de la gouvernance de ces entreprises ?

Le caractère familial d’une entreprise n’est pas nécessairement négatif. Beaucoup d’entreprises à travers le monde sont des entreprises familiales qui ne sont pas cotées en bourse. Le caractère familial ne freine pas le développement de l’entreprise. Au contraire, à long terme, le fait que l’actionnariat soit constitué majoritairement par la famille donne plus de stabilité à l’entreprise. De plus, les questions des valeurs et d’éthiques sont beaucoup plus fortes dans les entreprises familiales que dans celle dont le capital est financier. Pour ce qui est des erreurs, elles peuvent exister dans toutes les entreprises, qu’elles soient familiales ou non, et ces erreurs seraient alors imputables non pas au caractère familial de l’entreprise mais à sa gouvernance qui peut être défaillante. Et c’est justement pour parer à ces erreurs qu’il faut développer la bonne gouvernance des entreprises.

Qu’est-ce qui est absolument fondamental dans la gouvernance d’une entreprise et dont on ne peut pas faire l’économie ?

La gouvernance est liée aux principes généraux. Ses règles fondamentales sont la transparence et l’imputabilité, c’est- à-dire l’aptitude à déterminer qui responsable de quoi, à tous les niveau et en permanence.

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