« La nouvelle loi sur les hydrocarbures s’adresse à une industrie pétrolière qui n’a plus de capacité d’investir à l’étranger ». C’est ce qu’a affirmé le consultant en transition énergétique Tewfik Hasni, lors de son passage sur Radio M.
Pour Hasni, il n’est pas nécessaire de réformer la loi sur les hydrocarbures pour attirer les investisseurs en raison de plusieurs éléments.
« Les grandes entreprises pétrolières américaines sont aujourd’hui en train de souffrir. De plus, Le P-DG de Total a confirmé que cette année et celle à venir, seront très difficiles pour l’industrie pétrolière », a-t-il indiqué.
Le rôle des Etats-Unis
Par ailleurs, cette situation, explique Tewfik Hasni, est liée au bas prix du baril de pétrole. Une baisse due, entre autres, à une politique américaine imposant ce bas prix pour maintenir la valeur du dollar et sauver ainsi l’économie américaine contre l’offensive chinoise.
En outre, l’expert révèle que la commission de l’ONU sur le climat devient plus exigeante sur la réduction de la part du pétrole dans l’usage. 80% du pétrole est utilisé dans le transport, principale source de pollution.
D’autre part, l’expert ajoute que certaines banques et établissements financiers s’interdisent de financer les énergies fossiles.
« Il y a plusieurs éléments qui convergent vers la révision de la stratégie pétrolière des majors », indique l’invité de Radio M. Il rappelle que « Total envisage aujourd’hui d’investir dans le renouvelable avec 25 000 MW en énergie verte ».
En conclusion, l’expert assure que « cette loi n’est pas opportune ». « Dans l’industrie pétrolière, depuis l’appel d’offres à investisseur et la mise en production des gisements, il y a un minimum de cinq à dix ans. On se demande comment un gouvernement qui ne peut dépasser l’échéance de deux mois, puisse engager le pays dans le moyen et long terme », s’est-il interrogé.