M. Othmani a exhorté la Banque d’Algérie à accompagner les leaders de la production nationale, car « faute de débouchés extérieurs, la filière boissons risque d’imploser ».
Le directeur général de l’entreprise NCA Rouiba, Sahbi Othmani a assuré, aujourd’hui, qu’il existait une « guerre déclarée et méthodique menée contre le produit Made in Algeria et qui s’exporte à l’étranger ».
M. Othmani animait une conférence de presse au siège de l’entreprise pour parler de la destruction d’une quantité de jus Rouiba, il y a quelques jours par les douaniers libyens.
D’après le conférencier, il s’agit à la fois d’une affaire de péremption de produits en territoire libyen en raison d’un stockage prolongé, et d’une affaire de manipulation d’information. Il a signalé que la marchandise avait été expédiée en juin dernier et qu’elle n’a pas été distribuée dans les délais, rappelant que le lot incriminé ne dépassait pas les 5000 caisses sur un total de 140.000 caisses. Il a noté que la manipulation de l’opinion publique, dans cette affaire, a été évidente.
« Ceci donne un avant-goût de ce que sera la guerre commerciale demain hors des frontières nationales, notre dynamique à l’export dérange déjà certains pays », a-t-il déclaré en expliquant que le précédent libyen rappelle la nécessité pour le pays, car c’est la dignité de l’Algérie qui est égratigné, d’adopter une démarche cohérente et agressive pour aller à la conquête d’autres marchés à l’international, notamment en Afrique.
M. Othmani a exhorté la Banque d’Algérie à accompagner les leaders de la production nationale, « car faute de débouchés extérieurs, la filière boissons risque d’imploser. Le créneau est saturé, alors que des parts de marché ne demandent qu’à être prises, particulièrement sur le continent africain ».
Cet appel a été appuyé par M. Ali Hamani, président de l’APAB (Association algérienne des producteurs de boissons) qui assistait à la conférence. Il a invité les autorités algériennes à procéder sans plus attendre à la suppression du droit additionnel provisoire de sauvegarde (DAPS) à l’importation faute de quoi le principe de réciprocité risquait de jouer en défaveur des producteurs algériens.
« Nos prix sont au plus bas par rapport au marché international, la soupape export devient impérative », a encore expliqué M Ohtmani Sahbi.