Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, vient d’autoriser « à titre exceptionnel » durant le mois du Ramadan, l’importation de la viande congelée.
Cette décision, prise par le chef de l’Etat lors du Conseil des ministres qu’il a présidée ce dimanche 21 mars 2021, vient contredire la décision prise par le ministre du Commerce, Kamel Rezig, sur l’interdiction de l’importation des viandes rouges.
En effet, en mars 2020, Rezig avait annoncé « l’interdiction de tout processus d’importation de viandes rouges, à compter de l’année 2021″. Il avait même affirmé que les quantités de viandes qui sont disponibles au niveau local, seraient « capables de couvrir la demande nationale ».
Le ministre est arrivé même à évoquer, « la possibilité de réaliser un excédent à l’exportation de la viande rouge locale ».
Ce qui a été aussi de l’avis du ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Abdelhamid Hemdani, qui avait, lui aussi, évoqué en décembre dernier, « les possibilités d’exportation de la viande algérienne » en indiquant que les produits nationaux sont « très compétitifs sur les marchés internationaux notamment au Moyen-Orient et en Russie ».
Mais le gel de l’importation des viandes fraîches ou congelées, décidé par les pouvoirs publics depuis le dernier trimestre 2020, pour protéger – selon le gouvernement- « la production nationale et économiser annuellement 200 millions de dollars », a causé la flambée des prix de cet aliment.
La viande rouge est devenue carrément un produit de luxe en Algérie, à l’ombre de la forte chute du pouvoir d’achat des consommateurs algériens, dans un contexte de crise économique.
Avec l’approche du mois sacré du Ramadhan, la situation risque de se compliquer davantage, en raison d’une absence totale d’une concurrence de la part des importateurs, face aux producteurs locaux de viandes rouges.
Ainsi et pour éviter de peser encore lourdement sur le porte-monnaie du citoyen, Tebboune a préféré ouvrir la porte à l’importation de la viande congelée et d’éviter un mouvement de mécontentement général, qui risque de dégénérer en contestation.