La puissante confédération des entrepreneurs marocains s’inquiète de la perte de compétitivité des entreprises, et veut relancer l’industrie avec plus de produits orientés vers l’export. Une étude commandée par la CGEM, intitulée « Les leviers de la compétitivité des entreprises marocaines », dresse un constat alarmant sur la compétitivité des PME marocaines.
Myriam Bensalah Chaqroun, présidente de la Confédération générale des entrepreneurs marocains (CGEM), tire la sonnette d’alarme. Elle estime, sur la base d’une étude sur l’identification des leviers de la compétitivité des entreprises marocaines, qu’il faut redynamiser les exportations, et produire en même temps pour le marché local. Lors d’une conférence de presse de présentation de cette étude organisée le weekend dernier à Casablanca, elle a souligné que la compétitivité est devenue une »urgence pour les PME et pour l’économie nationale ».
Relevant que 40% des exportations sont constituées de produits finis de consommation, elle a rappelé aux patrons marocains »qu’il est temps de mettre en place une stratégie pour toute l’industrie ». Autant en ce qui concerne les exportations que pour la production pour le marché local, avec en toile de fond un rebond du marché du travail. Mais, cela nécessite également un partenariat »gagnant-gagnant » entre les partenaires sociaux (gouvernement-patronat-syndicats). L’étude a été réalisée auprès de 12 fédérations professionnelles dans quatre régions du Maroc. L’inquiétude de la patronne de la CGEM est réelle, puisque l’économie marocaine n’arrive toujours pas à renverser la vapeur en termes de hausse des exportations.
Creusement du déficit commercial
A fin janvier dernier, le déficit commercial du Maroc s’était aggravé de 18,1% à 15,4 milliards de dollars (1 dollar=8 dirhams). En outre, le taux de couverture des importations par les exportations a atteint 49,1% à fin janvier 2014, contre 53,2% un an auparavant, précise l’Office des changes. La hausse du déficit commercial est le résultat d’une augmentation des importations (8,7%) à 30,4 milliards de dirhams contre une stagnation des exportations à 14,9 mds de dirhams.
La baisse des commandes des principaux donneurs d’ordre européens, notamment dans le textile, la pièce détachées, et les services a impacté l’économie marocaine durant les deux dernières années, selon des économistes. La loi de finances 2014 ne donne guère d’optimisme à la CGEM, puisque le gouvernement de M. Abdelilah benkirane a revu à la baisse le volume des investissements publics, ainsi que la commande publique pour 2014, ce qui avait irrité en automne dernier la CGEM, qui y voit »une politique publique de désinvestissement tous azimuts ».