D’autres annulations et reports de projets sont probables dans la perspective d’un prolongement de la tendance baissière des cours pétroliers dans un contexte d’offre surabondante.
Les temps sont durs pour les majors pétroliers. Conséquence directe de la chute des cours du pétrole, plusieurs projets pétro-gaziers ont été annulés ou suspendus dans le monde au cours des derniers mois, selon une étude du consultant Ernst & Young publiée hier mardi. La valeur totale de ces projets est d’environ 200 milliards de dollars (178 milliards d’euros). Et ce n’est pas fini, puisque d’autres annulations et reports de projets sont probables dans la perspective d’un prolongement de cette tendance dans un contexte d’offre surabondante. « L’état d’esprit du moment dans le secteur est que les prix ne devraient pas rebondir sensiblement sur le court terme », a déclaré Andy Brogan, spécialiste du secteur, lors d’une présentation dont les propos ont été rapportés par Reuters. « Les anticipations sont que la volatilité devrait persister pendant une certain temps et que les sociétés doivent s’y adapter ». « Les revues de portefeuilles se font de plus en plus fréquemment et probablement de manière plus rigoureuse », a-t-il ajouté.
Prompte réaction des majors pétroliers
Les compagnies multinationales ont promptement réagi à des cours pratiquement réduits de moitié depuis juin 2014 en amputant leurs investissements de dizaines de milliards de dollars afin d’améliorer leurs bilans. Il faut dire que des compagnies comme ExxonMobil, Shell, BP, Total, n’ont pas trop attendu pour annoncer des coupes dans leurs plans d’investissements après des années d’investissements massifs. A l’instar du groupe français Total. Son directeur financier, Patrick de la Chevardière a annoncé en septembre dernier, une réduction des coûts opérationnels et des investissements ainsi qu’une révision à la baisse des objectifs de production à l’horizon 2017. Avec cet effort Total espère générer 15 milliards de dollars (11,7 milliards d’euros) de trésorerie disponible en 2017. L’Algérie frappée de plein de fouet par la chute drastique des cours pétroliers, a pourtant décidé de ne pas réduire ses investissements. Cela a été rappelé au début de cette année par l’ancien P-DG par intérim de Sonatrach, la compagnie nationale d’hydrocarbures, Saïd Sahnoun qui avait souligné que la compagnie maintenait son plan d’investissement 2015-2019 d’une valeur de 90 milliards de dollars.