JEHU NDOUMI, ORGANISATEUR DU DAKAR PETROGAZ EXPO 2019 « Sénégal a beaucoup à gagner avec la Sonatrach » - Maghreb Emergent

JEHU NDOUMI, ORGANISATEUR DU DAKAR PETROGAZ EXPO 2019 « Sénégal a beaucoup à gagner avec la Sonatrach »

Njumi Sénégal Sonatrach
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La Sonatrach pourrait participer au développement de l’industrie gazière et pétrolière au Sénégal. Jéhu Ndoumi, P-dg de Netoil Invest, société organisatrice de la première édition du salon Dakar Pétrogaz Expo 2019, revient dans cet entretien sur les opportunités d’affaires dans ce pays à fort potentiel énergétique.

Vous organisez la première édition du Salon international du Pétrole et du Gaz, le Dakar Pétrogaz Expo 2019. Comment est née l’idée d’organiser un tel événement au Sénégal ?

L’idée d’organisation du Dakar Pétrogaz Expo est née d’une volonté du CICES (Centre International du commerce extérieur du Sénégal) organisme public sous tutelle du ministère du Commerce du Sénégal qui, dans le cadre de ses missions organise régulièrement des salons, foires et manifestations commerciales sur différentes thématiques. La rencontre du CICES avec la société Netoil Invest ainsi que les nouvelles découvertes d’hydrocarbures au Sénégal, dont l’exploitation débutera à l’horizon 2022, ont accéléré la démarche d’une co-organisation d’un salon international consacré au Gaz et pétrole selon le format et design du Dakar Pétrogaz Expo. La complémentarité entre le CICES et Netoil Invest, la position géostratégique de Dakar en Afrique de l’Ouest, le démarrage de l’exploitation des réserves de pétrole et de gaz constituent des facteurs qui feront de l’événement Dakar Pétrogaz un événement sous régional destiné à avoir un rayonnement particulier.

Quels sont les objectifs de cette première édition en matière de participation et de mise en relation?

Pour cette première édition, nous nous sommes fixés des objectifs spécifiques. Le Dakar Pétrogaz vise à contribuer à l’amélioration du niveau d’information général des professionnels et du grand public sur le pétrole, le gaz et ses enjeux sur les plans économique, politique et social au Sénégal et en Afrique. C’est aussi un événement qui permettra la mise en place d’un cadre inclusif d’échange d’informations et de pratiques orienté vers le « local content », le benchmarking, l’amélioration des compétences et de l’expertise locale dans la nouvelle économie et la mobilisation de financements innovants. Nous souhaitons également offrir un espace qui participera à impulser une dynamique de créativité, d’innovation et d’entrepreuneuship dans la nouvelle économie du pétrole et du gaz en Afrique et du Sénégal en particulier.

En termes quantitatifs, nous attendons 2000 à 3000 participants à la dizaine de conférences, ateliers et panels et centaine d’exposants au minimum, essentiellement des entreprises étrangères et locales dans l’amont et l’aval du gaz, du pétrole et le parapétrolier. Les sessions de B2B et B2G devraient devrait contribuer à environ 300 mises en relations.

D’importantes réserves de pétrole ont été découvertes au Sénégal. A moyens termes, quel devrait être l’impact des hydrocarbures sur l’économie du pays ?

De nouvelles ressources financières pour le budget du Sénégal vont être générées par l’exploitation du gaz (Bloc de Saint-Louis Offshore) et du pétrole (Bloc de Sangomar Offshore) à l’horizon 2022. Avec une capacité de production globale de pétrole estimée entre 200 000 et 300 000 barils par jour sur plusieurs années, l’impact direct sur l’économie nationale devrait avoisiner plusieurs centaines de milliards de francs cfa par an. Cette manne financière devrait permettre à l’Etat de disposer de ressources additionnelles importantes dans son budget annuel d’investissement. Pour la production du gaz, un développement des sociétés de services pétroliers et parapétroliers est déjà amorcé avec la construction du FPSO (unité flottante de production, de stockage et de déchargement) et du port artificiel à la frontière Sénégal-Mauritanie et va aller crescendo dans la décennie à venir. L’impact sera direct sur le P.I.B du Sénégal et le tissu industriel local.

Le groupe Sonatrach est l’invité d’honneur du Dakar Pétrogaz Expo 2019. La compagnie algérienne d’hydrocarbures peut-elle jouer un rôle dans le développement de l’industrie pétrolière sénégalaise ?

L’expérience de la Sonatrach de plusieurs dizaines d’années dans l’exploration, la production, la valorisation et le trading des hydrocarbures pourrait bénéficier au Sénégal à tout point de vue dans la chaine de valeur du pétrole et du gaz. Initier un programme de  coopération entre la société nationale Pétrosen et la Sonatrach devrait  permettre  à la compagnie sénégalaise de renforcer ses moyens humains et techniques d’intervention en particulier  dans le domaine de la  maîtrise et le contrôle des coûts de production, d’améliorer ses capacités de négociation en matière de contrats de recherche et partage de production, de contrats de services. D’autre part, en termes de benchmarking, le Sénégal a beaucoup à gagner avec la Sonatrach dans  bien des domaines : élaboration de plan directeur de développement des projets gaziers et pétroliers, politique des ressources humaines et de local content, appui à la négociation des projets gaziers et pétroliers, renforcement des capacités institutionnelles, génie industriel et le HSE.

Le Sénégal pourrait-il offrir des opportunités d’investissements intéressant pour le groupe algérien ?

En termes de stratégies et opportunités d’investissement le Sénégal présente bien des possibilités pour la Sonatrach en particulier dans le secteur gazier et la valorisation du gaz. Le Sénégal offre des possibilités d’exportation de gaz butane algérien à court terme mais d’exportation de savoir-faire et compétences dans l’industrie gazière en particulier le développement de complexe de liquéfaction de gaz naturel.

Les questions liées à l’écologie et aux énergies renouvelables seront abordées lors du Dakar Pétrogaz Expo. Est-ce que les autorités sénégalaises prennent en compte cet aspect dans le processus de développement des ressources pétrolières ?

Le Sénégal s’est engagé au niveau international dans le sens d’une réduction de ses rejets de gaz à effet de serre à la COP 21 de Paris en 2015.En cohérence avec les nombreux programmes nationaux de développement qui prennent en compte les objectifs de développement durable, la source d’énergie que représente le gaz devrait permettre de réduire fortement  les rejets de CO2 ne serait-ce qu’en remplaçant les centrales à charbon par des centrales à gaz. Les réserves de gaz du bloc Saint-Louis Offshore devraient permettre de ce point vue d’impacter de manière importante la trace carbone du Sénégal dans les cinq années à venir.

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