Pour des raisons techniques mais aussi politiques, l’adhésion du Maroc à la CEDEAO est reportée à 2018.
L’adhésion du Maroc à la CEDEAO (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest) ne sera pas entérinée ce samedi à Abuja. Il était attendu que cette adhésion soit paraphée ce samedi à Abuja à l’occasion du 52e sommet de la CEDEAO. Mais pour des raisons techniques mais aussi politiques, l’adhésion du Maroc à la CEDEAO est reportée à 2018.
« En concertation avec le Maroc, il a été convenu que cette adhésion fera l’objet d’un sommet extraordinaire au début de l’année 2018 », rapporte le site marocain Telquel.
Lors du sommet de Monrovia, les chefs d’État de la CEDEAO avaient donné leur accord de principe à l’adhésion du Royaume. Une étude d’impact sur le sujet avait également été ordonnée, afin d’approfondir les points juridiques. Les équipes de la CEDEAO se sont rendues au Maroc pour la réaliser, et Marcel de Souza, le président de la Commission de l’organisation, a été reçu le 28 août. Le rapport de cette étude n’a été rendu que le 7 décembre, quelques jours avant la tenue du sommet, souligne Telquel.
En plus des raisons techniques, le journal Jeune Afrique évoque aussi des réserves d’ordre politique. Selon Jeune Afrique les plus grandes réserves ont été exprimées par le Nigeria, allié solide de la RASD sur le continent. « Même si les relations entre le roi du Maroc et le président, Muhammadu Buhari, sont qualifiées « d’amicales » – le roi du Maroc avait à plusieurs reprises appelé le président nigérian pour s’enquérir de son état de santé et ce dernier l’avait assuré de son soutien à l’adhésion du Maroc à la CEDEAO – il ne pouvait pas se mettre à dos une machine politico-diplomatique nigériane historiquement acquise aux indépendantistes sahraouis », explique le journal.
Le Maroc avait fait une demande d’adhésion à la CEDEAO en février dernier. Cette volonté d’adhérer à la CEDEAO s’inscrit, « dans la vision royale de l’intégration régionale comme clé de voute du décollage économique de l’Afrique. Elle intervient dans la droite ligne de la politique africaine du Souverain, couronnée par le retour du Royaume à l’Union Africaine », selon le ministère marocain des Affaires étrangères.