Cette année, il y aura des agréments qui seront délivrés pour des universités privées en Algérie. Des directeurs d’écoles privées sont en train de retirer les cahiers des charges. De son côté, le gouvernement s’est engagé à inscrire dans le crédit à la consommation des crédits à la formation pour les jeunes.
L’Algérie aura dès cette année ses écoles privées d’enseignement supérieur avec des diplômes homologués par l’Etat. C’est là l’annonce faite ce mardi par Abdelhak Lamiri, expert en management, lors de l’émission de l’ « Invité du Direct » de Radio M, la webradio de Maghreb Emergent. Ayant été délégué par les directeurs des écoles privées de formation en Algérie pour être leur interlocuteur avec les pouvoirs publics, le professeur Lamiri également directeur de l’Institut international de management (Insim), a déclaré que le ministère de l’Enseignement supérieur a nommé un directeur des écoles privés d’enseignement supérieur, lequel s’attelle à constituer la commission devant délivrer les autorisations. Revenant sur le retard enregistré par la naissance des premières universités privées en Algérie, professeur Lamiri estime que cela est dû au fait que l’administration n’a pas été prête pour cette perspective, ou alors qu’elle n’a pas suffisamment intégré dans son dispositif le secteur privé nonobstant son importance. « Le secteur privé dans l’enseignement supérieur existe dans tous les pays du monde y compris en Corée du Nord, en l’occurrence l’université libre de Pyongyang ». Pas loin de nous, au Niger, en Mauritanie et en Tunisie et le Maroc, aussi les universités privées existent. Pour l’invité de la radio de Maghreb Emergent, le taux moyen de l’enseignement privé au niveau mondial est de 35%. Il estime que dans les dix prochaines années, le taux sera porté à 50%. Dans des pays comme la Corée du Sud, le taux moyen est de 75 %. Le financement des études se fait de plusieurs façons: une possibilité de prise en charge par des entreprises privées ou par les banques. Dans l’éventualité où le financement par les banques privées n’est pas possible, l’Etat peut accorder à l’étudiant un crédit qu’il s’engagera à rembourser. « Ce n’est pas parce que c’est le secteur privé que ce sont les plus riches qui peuvent bénéficier de l’enseignement supérieur. L’Etat peut accorder des crédits à la formation que ce soit délivrés par les banques ou par ses propres structures et que les bénéficiaires vont rembourser par la suite. De cette manière, pauvres et riches sont mis sur le même pied d’égalité.»
Des crédits à la formation au profit des jeunes sans ressources
Selon Abdelhak Lamiri, le gouvernement s’est engagé à inscrire dans le crédit à la consommation des crédits à la formation pour les jeunes qui n’ont pas de ressources pour se former dans les grandes écoles qui existent et qui vont se constituer. Car, il y aussi des écoles publiques qui sont payantes comme l’Institut supérieur de gestion et de planification (ISGP) et qui prodiguent des formations en partenariat avec des universités étrangères de qualité. « Il faut qu’on arrive à ce qu’un jeune ayant des capacités mais dépourvu de ressources, puisse bénéficier de crédits pour faire un Master au lieu de lui donner de l’argent pour acheter un véhicule. De la sorte, le jeune en bénéficiant d’un crédit va pourvoir évoluer en qualification, faire évoluer son entreprise et son pays ». Le professeur Lamiri considère que c’est le type de crédits le plus efficace et le plus rentable pour le pays. Cependant, l’invité de « Radio M » estime que l’offre de formation telle qu’elle est aujourd’hui est « trop insuffisante » d’où la nécessité, a-t-il insisté, d’engager deux actions importantes. La première a trait au fait de jumeler les universités publiques avec les meilleures universités internationales à l’effet de recycler les formateurs mais aussi l’ensemble du personnel des entreprises. La seconde action consiste, aux yeux de Lamiri, à laisser les universités privées se développer. Jumelées, les deux actions vont tirer vers le haut les qualifications humaines, souligne-t-il. Cela non seulement au bénéfice des nouvelles générations, mais aussi pour recycler les ressources humaines en opération. « Nous avons besoin d’un plan Marshall pour améliorer les qualifications humaines, sinon il ne sera pas possible pour l’Algérie de devenir un pays émergent. Aucun pays ne s’est développé avec des cerveaux sous-développés », a estimé Abdelhak Lamiri.
Extraits vidéos : bit.ly/10LkFg5
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