Le Premier ministre Abdelmalek Sellal a indiqué, samedi à Sétif, que le défi qui se présente aujourd’hui à l’Algérie est de surmonter la crise en bâtissant une économie « forte et diversifiée » au risque de « subir les bouleversements » que vit l’économie mondiale dans son ensemble.
« Le défi aujourd’hui est de surmonter la crise, bâtir une économie diversifiée, forte et juste. Nous n’avons pas d’autre choix : changer et se réformer ou subir et se soumettre », a indiqué M. Sellal dans une déclaration à l’APS en marge de sa visite de travail dans la wilaya de Sétif. « On ne peut pas rester en marge, ni ignorer les bouleversements et les transformations que connaît l’économie mondiale. Nous sommes condamnés à s’adapter à la tendance mondiale ou en subir les affres et les conséquences », a souligné le Premier ministre. « Nous avons décidé de nous réformer et d’avancer, au lieu de rester dans l’immobilisme et à dilapider nos ressources pour recourir, par la suite, à l’endettement du Fonds monétaire international (FMI) », a-t-il expliqué. Le Premier ministre a estimé, dans ce sens, que « la réorientation de l’économie nationale est une nécessité et une exigence imposée par la conjoncture économique internationale ».
« Nous sommes condamnés à engager rapidement des réformes profondes pour mettre les jalons d’une économie compétitive et diversifiée, capable de sortir le pays de la dépendance aux hydrocarbures », a-t-il soutenu. Pour M. Sellal, « les mesures prises depuis la chute des prix du pétrole visent à protéger l’économie nationale et à lui donner un nouveau souffle, tout en préservant les acquis sociaux des citoyens ». Il a relevé, à ce propos, que « l’égalité est un moteur de la compétitivité », estimant que l’enjeu est de faire de l’Algérie un « pays émergent durant les deux prochaines années ».
L’article 66 en piste
Par ailleurs, le Premier ministre Algérien a confirmé que les entreprises nationales stratégiques n’étaient pas concernées par l’article 66 de la loi de finances 2016, qui consacre l’ouverture du capital des entreprises publiques au privé national résident. Pour M. Sellal, cette disposition de la loi de finances, adoptée récemment par les deux chambres du Parlement, « renforce le secteur économique public ». L’article 66 de la loi de finances 2016, devenu 62 dans le texte amendé par l’APN, stipule, rappelle-t-on, que « les entreprises publiques économiques, qui réalisent des opérations de partenariat à travers l’ouverture du capital social en faveur de la participation de l’actionnariat national résident, doivent conserver au moins 34% du total des actions ou des parts sociales ». Cette disposition précise que « l’actionnaire national résident peut détenir ces actions sur une période de cinq ans. Après une expertise juridique sur le respect des engagements souscrits, il est possible de soumettre au Conseil des participations de l’Etat (CPE) l’option de l’achat du reliquat des actions ». « L’article 66 de la loi de finances 2016 va renforcer le secteur public, et les entreprises nationales stratégiques comme Sonatrach ne sont pas concernées par cet article », a déclaré M. Sellal à Sétif.