La France espionne aussi bien ses pays amis que les moins amis ou pays « jugés » dangereux. L’Algérie fait partie avec l’Iran, le Canada, l’Espagne, la Norvège et la Coté d’Ivoire des pays-cibles des activités des services français.
Selon le Monde, les services secrets canadiens suspectent les services français de s’être livrés à une vaste opération de piratage informatique lancée en 2009 et qui se poursuit grâce à un implant espion. Ce sont les services secrets techniques canadiens du Centre de la sécurité des télécommunications du Canada (CSEC) qui ont découvert le logiciel espion qui s’est sophistiqué en cours de route passant. Les limiers canadiens qui l’ont découvert en 2009 lui ont donné le surnom de Snowglobe » (boule à neige) mais ils ont découvert en 2010, une version plus sophistiquée qu’ils ont appelée, « Snowman » (bonhomme de neige). L’Iran, sans surprise, est fortement ciblée, mais d’autres pays, comme l’Algérie, aussi. Et selon le journal, même des « objectifs en France » auraient été ciblés par cet « espionnage informatique d’Etat ».
La DGSE soupçonnée
Ce serait la DGSE (Direction générale de sécurité extérieure (DGSE) qui est le maitre d’œuvre de ces opérations. C’est Edward Snowden – encore lui – qui a fourni les éléments pour expliquer les « caractéristiques techniques de l’implant et indique, avec plus ou moins de précision, quelles ont été les cibles avant de livrer son verdict sur son propriétaire. Les services canadiens parlent d’une « opération sur des réseaux informatiques soutenue par un Etat et mis en œuvre par une agence française de renseignement. » Dans le rapport du CSEC, un chapitre intitulé « anciennes colonies françaises », évoque la Côte d’Ivoire et l’Algérie comme autres cibles du logiciel espion français. Commentaire du journal Le Monde : « Au-delà de son intérêt politique régional, Abidjan est en 2010 au cœur de la bataille présidentielle. La confrontation entre le président ivoirien sortant Laurent Gbagbo et l’ex-premier ministre Alassane Ouattara, sorti vainqueur à l’issue du second tour, en novembre, plonge le pays dans quatre mois de guerre civile. Alger, pour sa part, a rompu le dialogue avec Paris fin 2009, alors que le pays reste un acteur régional de première importance pour la France, notamment sur les questions de sécurité ».