L’amont pétro-gazier de l’Algérie est dans un état critique (analystes) - Maghreb Emergent

L’amont pétro-gazier de l’Algérie est dans un état critique (analystes)

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La chute des revenus énergétiques de l’Algérie et la baisse récente des prix du pétrole qui s’installe dans la durée interviennent dans un moment critique pour l’industrie de l’amont pétro-gazier du pays.

 

Les cours du pétrole ont terminé en hausse vendredi. Après avoir passé sous la barre des 80 dollars la veille, le baril de Brent de la mer du Nord (baril de référence pour le pétrole algérien) pour livraison en janvier, a terminé à 79,41 dollars sur l’Intercontinental Exchange (ICE), en hausse de 1,92 dollar.

Cette embellie s’explique, selon les médias spécialisés, par les statistiques encourageantes pour la demande énergétique et d’un regain de spéculations sur l’Organisation des pays exportateurs de pétrole. Toutefois, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) prédit dans son rapport mensuel publié vendredi que le « déclin des prix du pétrole devrait se poursuivre ces prochains mois en raison d’une demande demeurant relativement faible face à une offre abondante ».

« Nos prévisions d’offre et de demande montrent que, sauf nouvelle rupture d’approvisionnement, la pression baissière sur les prix pourrait s’accentuer au cours du premier semestre de 2015 », a-t-elle averti. L’Algérie qui dépend quasiment des revenus pétroliers a  besoin d’un prix du pétrole bien plus élevé, « autour des 100 dollars, pour alimenter la croissance et éviter un déraillement du déficit», estiment les analystes. En plus de cette dégringolade persistante des cours de pétrole, l’Algérie fait face à une situation des plus critiques dans l’amont pétro-gazier.

Le secteur amont « dans un état critique »

Un analyste du cabinet de conseil GlogalData estime que le secteur amont de l’Algérie est « dans un état critique ». Selon Robert Stevens, les menaces de sécurité et des conditions fiscales défavorables ont fait que les changements introduits en 2013, visant à rendre l’environnement d’investissement en Algérie plus attractif, ont eu peu d’impacts, avec seulement quatre blocs attribués sur les 31 proposés par Alnaft.

L’analyste fait état drastique de la production gazière depuis 2003.  « Alors que le pays représentait 21,4% de la production de gaz de l’ensemble de la région MENA en 2003, il représente actuellement moins de 10% », relève Robert Stevens pour qui «  le mauvais résultat » du dernier appel d’offres Alnaft résume une décennie difficile pour l’industrie de l’amont pétro-gazier de l’Algérie.  Selon lui, une action urgente est nécessaire pour relancer le secteur amont de l’Algérie et « veiller à ce que le pays reste un fournisseur de pétrole et de gaz important pour le marché européen ».

« La chute des revenus énergétiques de l’Algérie et de la baisse récente des prix du pétrole, est un moment critique pour l’industrie en amont du pays. L’urgence de la situation a été illustrée par l’annonce surprenante d’Alnaft qui prévoit d’organiser un autre round de soumission dans les prochaines semaines. Cependant, elle (Alnaft) ne sait pas encore quelles seront, le cas échéant, les modifications qui pourront être apportées aux modalités de la mise en concurrence des blocs d’hydrocarbures  », conclut l’analyste.  

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